Kinshasa, 19 septembre 2024 (ACP).- Les différents piliers de de conservation des sols notamment, la diversification des espèces cultivées, ont été expliqués jeudi, aux agriculteurs d’une ferme agropastorale de N’djili Brasserie, (est de Kinshasa), capitale de la République démocratique du Congo, au cours d’une réunion.
« Il est question aujourd’hui, d’expliquer aux agripreneurs de la ferme agropastorale +Kalonda+ de N’djili brasserie, les différents piliers d’agriculture de conservation des sols entre autres, la perturbation mécanique minimale du sol, la couverture permanente du sol et la diversification des espèces cultivés, parce que ça constitue des fondamentaux pour réussir dans ce business », a déclaré Grissel Bokwe, expert dans le secteur.
Face à l’appauvrissement des sols dans le monde, a-t-il dit, une réflexion s’est imposée sur la question de la préservation des terres arables et la régénération des sols dégradés. D’où est née une nouvelle approche systémique, l’agriculture de conservation des sols (ACS), qui donne une place centrale au sol et à la matière organique, a ajouté l’expert.
« Pour chacun de ces fondamentaux, il existe une certaine flexibilité de mise en pratique dont les agriculteurs congolais peuvent ainsi adapter leurs pratiques au contexte particulier de l’exploitation, ce qui en fait une démarche avec une grande diversité des systèmes rencontrés sur le terrain », a-t-il dit.
Il a, à cet effet, relevé la nécessité de combiner les trois piliers pour optimiser la réussite de ce système.
Selon lui, le premier pilier est focalisé sur la perturbation mécanique minimale du sol, alors que le labour, qui mélange la terre en profondeur est le symbole de l’agriculture depuis des millénaires. C’est ainsi que l’agriculture de conservation des sols se penche sur la limitation du travail du sol.
« En l’absence de labour, les agriculteurs peuvent réaliser un semis direct, technique qui consiste à semer directement dans les résidus de la culture précédente ou dans un couvert végétal vivant déjà en place (semis-direct sous couvert). D’autres solutions intermédiaires existent, comme le travail du sol superficiel, souvent appelées Techniques culturales simplifiées (TCS). Il reste possible de ne labourer qu’occasionnellement, en cas d’ultime nécessité », a-t-il dit.
Nécessité de la couverture permanente du sol
Evoquant le deuxième pilier sur la couverture permanente du sol, Grissel Bokwe a fait savoir que ce principe vise à maximiser la couverture végétale des champs tout au long de l’année. Cette couverture peut être morte, c’est-à-dire composée des résidus de la culture précédente ou d’un couvert végétal détruit et laissé au sol.
« La couverture permanente du sol présente de multiples intérêts à savoir : enrichissement de la terre en matière organique, l’amélioration de la structure du sol et de sa fertilité, la limitation de l’érosion et de l’évaporation de l’eau, le stockage du carbone. Cette pratique peut également créer une certaine concurrence vis-à-vis des mauvaises herbes, permettant de diminuer le besoin de recourir à du désherbage chimique », a-t-il souligné.
Tandis que dernier pilier est basé sur la diversification des espèces cultivées, a-t-il dit, en expliquant le rôle de la réduction du travail du sol, de la suppression du labour, de la gestion des mauvaises herbes, qui sont complexes.
C’est pourquoi il est indispensable selon l’intervenant, d’allonger les rotations des cultures pour éviter la spécialisation de la flore concurrente. Et de diversifier les cultures semées, les espèces des saisons sèche et de la pluie avec l’apparition de soleil, et savoir casser le cycle de développement de mauvaises herbes.
La succession des cultures de familles différentes, permet de casser le cycle des ravageurs et des pathogènes. Cette pratique est par ailleurs bénéfique pour le fonctionnement du sol.
Elle consiste à mélanger des espèces en culture ou en couvert davantage de biomasse produite, de matière organique restituée au sol, une meilleure structure grâce à des profils d’enracinement variés, et une augmentation de la fertilité du sol , a conclu cet expert congolais.
ACP/