Le rôle des Universités africaines comme moteur du développement au cœur des échanges

Kinshasa, 15 septembre 2024 (ACP).- Le rôle des Universités africaines comme moteur du développement durable de l’Afrique a été au cœur des échanges à Bruxelles lors d’une réunion de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) à laquelle l’Université de Lubumbashi (UNILU/ République démocratique du Congo) a participé, selon un document parvenu samedi l’ACP.

« Dans le contexte actuel de la mondialisation, le rôle des Universités africaines comme moteur du développement durable de l’Afrique a été au cœur des échanges à Bruxelles organisés par l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) les 09 et 10 septembre 2024 », a noté le professeur Gilbert Kishiba Fitula, recteur de l’UNILU et Vice -président du conseil d’administration de l’AUF.

La nécessité d’établir entre l’AUF et l’Union européenne une coopération transformatrice à travers l’éducation et la recherche ainsi qu’un partenariat ouvert et inclusif pour le développement durable et le dialogue des peuples notamment africains, a figuré parmi les points importants de ces échanges de Bruxelles.

L’Union européenne dispose d’un mégaprojet de « Global Gateway », une sorte de la route de la soie.

L’AUF a tenu ces conversations pour créer un espace de dialogue pour trois objectifs spécifiques et une attente stratégique. Il s’agit de permettre à l’Union européenne de présenter les différentes politiques, les multiples programmes et mécanismes financiers mis en œuvre sur toutes les questions en rapport avec la formation ou l’éducation, la jeunesse, l’emploi et le changement social, bref le développement du capital humain.

Et de permettre également aux institutions académiques et de recherche de l’Afrique de partager leurs expériences et d’écouter ce que l’UE offre et ce que fait l’AUF, ces deux institutions ayant des moyens financiers pour des synergies conséquentes en faveur de l’Afrique.

 Il a été aussi question pour l’AUF, de se faire valoir comme site et opérateur direct reconnu pour l’enseignement supérieur et la recherche des pays ayant le français en partage.

L’attente stratégique de l’AUF a été de faire changer le regard de l’Union européenne vers elle pour que l’AUF soit éligible à des massifs financements de l’UE, a dit cette source.

Promotion de la recherche et innovation 

Par ailleurs, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a réuni les 09 et 10 septembre 2024, les membres des instances de gouvernance de l’AUF, les représentants des directions générales de la Commission européenne concernées par les thématiques en discussion et des responsables dirigeant des universités et institutions de recherche de l’Afrique, a restitué auparavant, le professeur Germain Ngoie Tshibambe, directeur du cabinet du recteur de l’UNILU.

Placée sous le thème « Enseignement supérieur, recherche et innovation, Europe-Afrique : engagement des réseaux d’expertise universitaire », l’UNILU a été partie prenante à ces conversations à double titre, d’abord, en tant que membre de l’AUF, ensuite son recteur en est le Vice-président.

Cinq thématiques ont été débattues autour de ce thème principal à savoir : les programmes de mobilité au sein de l’enseignement supérieur, la transformation numérique et intelligence artificielle générative, le développement des capacités en recherche et innovation, la jeunesse, employabilité et entrepreneuriat ainsi que l’éducation et formation des formateurs.

Et cinq tables rondes autour de ces différentes thématiques, des échanges intéressants ont entretenu la flamme sur les défis que les parties prenantes doivent relever dans le secteur de l’éducation et de la formation des jeunes, pour que les universités à travers la formation et la recherche soient capables de répondre aux besoins de la société et d’éloigner le spectre du chômage, a-t-il dit. 

Une attention particulière a été accordée à la perspective de réguler la formation des formateurs.

L’université, par la formation et la recherche doit changer de paradigmes pour conduire les apprenants à sortir de bancs de l’école ayant des compétences et des capacités pour créer la richesse, sinon multiplier la chaîne des valeurs en répondant aux besoins de la société et des entreprises dans le contexte de l’écoute poétique du développement durable, a fait savoir le professeur Germain Ngoie. 

Des prouesses des chercheurs congolais évoquées

Des chercheurs de l’UNILU et d’autres pays africains

Le professeur Gilbert Kishiba Fitula,recteur, de l’UNILU et Vice- président du conseil d’administration de l’AUF , est intervenu dans la table ronde 3 portant sur « la recherche et innovation » lors de ces échanges de Bruxelles.

Il a rappelé le nexus recherche et innovation en contexte congolais, en citant des prouesses en recherche des chercheurs congolais qui ont aidé à faire face à des épidémies comme Ebola avec le professeur Muyembe Tamfum et la variole du singe avec le protocole du professeur Ekwalanga. 

Ce potentiel des chercheurs congolais est avéré capable de résoudre moult défis de société eussent-ils été accompagnés en moyens de financements substantiels de la part de l’Etat.

Les engagements de Maputo par lesquels les Etats africains doivent dégager plus de moyens dans leurs budgets pour la recherche sont restés lettres mortes, a dit le recteur Kishiba.

« Un sursaut d’ingénierie institutionnelle et systémique dans l’écosystème congolais de formation universitaire est le chemin à bien paver pour que la société gagne sur toute la ligne de ce que le présent et le futur attendent de nous » a-t-il renchéri. 

Par ailleurs, le recteur de l’UNILU a salué cette initiative, qui pose l’AUF comme un partenaire ayant une dense vision et des capacités institutionnelles et pragmatiques pour accompagner les universités africaines à jouer un rôle transformateur incommensurable de leurs sociétés.

« L’AUF se rapproche de l’Union européenne en vue de mutualiser les moyens financiers et la capacité en gouvernance au profit de l’Afrique, ce continent d’avenir », a soutenu le recteur Kishiba.

Dans son mot de la fin, le Recteur de l’AUF, le professeur Slim Khalbous a annoncé plusieurs rendez-vous comme la semaine mondiale de la francophonie du 14 au 18 octobre 2024 à Toulouse en France et en Octobre 2025 les 5èmes assises de la Francophonie scientifique à Dakar/Sénégal. 

ACP/C.L.

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