Kinshasa,12 décembre 2024 (ACP). -Le tourisme a été présenté comme un des leviers stratégiques pour le développement économique de la République démocratique du Congo (RDC), présentant d’importantes opportunités d’affaires à exploiter au pays, par le directeur général de l’agence du tourisme « Kongo-Tour », lors d’un entretien jeudi avec l’ACP.
« On a un des paysages naturels exceptionnels. Nous avons des parcs et des sites uniques, notamment le parc national des Virunga, la forêt équatoriale, le fleuve Congo, le volcan, constituant un atout majeur pour attirer les touristes.
Nous avons tous les atouts naturels qui sont des opportunités de faire du tourisme l’un des leviers stratégiques du développement économique de la RDC. Et ces opportunités permettent également de promouvoir l’éco-tourisme », a déclaré Jean-Fidel Bosamba, Directeur général de l’agence du tourisme « Kongo-Tour ».
Il y a également la diversité culturelle qui peut être considérée comme un atout majeur pour le secteur du tourisme en RDC ainsi que la possibilité de faire du tourisme éducatif. La RDC, avec son histoire aussi riche et diversifiée, peut attirer plusieurs touristes, a-t- il dit.
Selon lui, l’éco-tourisme émerge comme une voie prometteuse pour la RDC. En mettant en avant ses écosystèmes uniques, le pays peut non seulement attirer des visiteurs soucieux de l’environnement, mais aussi générer des revenus pour les communautés locales.
Cela pourrait, d’après ce jeune entrepreneur du secteur du tourisme, contribuer à la préservation des ressources naturelles, tout en favorisant le développement économique.
La richesse culturelle de la RDC est également un facteur d’attraction. Avec une histoire riche et diversifiée, le pays offre des possibilités de tourisme éducatif qui peuvent séduire un large éventail de visiteurs. Les traditions locales et les festivals culturels peuvent enrichir l’expérience touristique.
Le coût élevé des voyages à l’intérieur
Cependant, le secteur fait face à des défis significatifs. Le coût élevé des voyages à l’intérieur du pays, constitue un obstacle majeur. Les tarifs des billets d’avion dépassent souvent 600 USD pour des trajets comme Kinshasa-Goma ou Kinshasa-Lubumbashi, rendant le tourisme inaccessible pour de nombreux Congolais, a indiqué Jean-Fidel Bosamba, Directeur général de l’agence du tourisme « Kongo-Tour ».
« En termes des défis que nous rencontrons dans ce secteur, c’est notamment le coût élevé des voyages intérieurs. Nous recevons des demandes des touristes qui veulent aller soit à Goma, au Nord-Kivu, ou à Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, mais, compte de tenu du pouvoir d’achat des Congolais, pour mettre en place un circuit touristique, Kinshasa-Goma et Kinshasa – Lubumbashi c’est très compliqué », a- t-il signifié.
Il a poursuivi que « déjà les billets d’avion vous coûtent au-delà de 600 USD en aller-retour, à cela il faut ajouter les séjours avec des hôtels qui coûtent extrêmement chers dans ces villes-là. C’est difficile pour nous d’organiser de véritables randonnées touristiques ».
En outre, l’insécurité persistante dans certaines régions, notamment à l’Est du pays, complique encore la situation. Bien que ces zones aient un potentiel touristique considérable, les craintes liées à l’instabilité politique dissuadent les visiteurs internationaux, a- t-il ajouté.
Les infrastructures insuffisantes représentent un autre défi, selon le directeur général de l’agence Kongo-Tour, précisant que le déplacement entre Kinshasa et Muanda, par exemple, peut prendre jusqu’à 24 heures en raison de la mauvaise qualité des routes et des embouteillages fréquents. Les infrastructures hôtelières ne répondent pas non plus à la demande croissante.
Les partenariats publics-privés encouragés
Pour améliorer ce secteur du tourisme, Bosemba a suggéré d’encourager les partenariats publics-privés. Les investissements privés sont essentiels pour développer les infrastructures touristiques, notamment la construction d’hôtels adaptés aux besoins des visiteurs.
La simplification des démarches administratives pour l’obtention de visas est également cruciale. Actuellement, le coût élevé du visa congolais constitue un frein pour les touristes potentiels.
L’introduction de visas à l’arrivée pourrait faciliter l’accès au pays.
Malgré ces défis, la RDC possède tous les atouts nécessaires pour devenir un acteur clé du tourisme en Afrique.
En surmontant les obstacles liés aux infrastructures et à la sécurité, le pays peut exploiter son potentiel touristique et diversifier son économie au-delà de l’industrie minière.
ACP/JF