L’entrepreneuriat au centre d’une réunion de l’Agence universitaire de la francophonie à Bruxelles

Kinshasa, 13 septembre 2024 (ACP).- L’entrepreneuriat de jeunes universitaires a été développé dans une thématique à la réunion de l’Agence universitaire de la francophonie organisée à Bruxelles, en Belgique, à laquelle l’Université de Lubumbashi de la République démocratique du Congo était invitée, a-t-on appris vendredi de source universitaire.

«Cinq thématiques ont articulé les conversations de la quarantaine des participants invités par l’Agence universitaire de la  francophonie (AUF) à Bruxelles, à savoir: les programmes de mobilité au sein de l’enseignement supérieur, la transformation numérique et intelligence artificielle générative, le développement des capacités en recherche et innovation, la jeunesse, employabilité et entrepreneuriat ainsi que l’éducation et la formation des formateurs», a restitué depuis Bruxelles, le Pr. Germain Ngoie Tshibambe, directeur du cabinet du recteur de l’Université de Lubumbashi (UNILU).

Dans les cinq table-rondes à travers ces différentes thématiques, des échanges intéressants ont entretenu la flamme sur les défis que nous devons relever dans le secteur de l’éducation et la formation des jeunes, pour qu’ils soient capables de répondre aux besoins de la société et d’éloigner le spectre du chômage par l’entrepreneuriat. Une attention a été accordée à la perspective de réguler la formation des formateurs.

«L’université, par la formation et la recherche, doit changer de paradigmes pour conduire les apprenants à sortir de bancs de l’école avec des compétences et des capacités pour créer la richesse par l’entrepreneuriat, sinon multiplier la chaîne des valeurs en répondant aux besoins de la société et des entreprises dans le contexte de l’écoute poétique du développement durable», a poursuivi le Pr. Ngoie.

Le recteur de l’UNILU met à contribution des prouesses des chercheurs congolais

Invité à cette rencontre, le recteur de l’Unilu, Pr. Gilbert  Kishiba Fitula, est intervenu dans la troisième table-ronde portant sur «la recherche et l’innovation» à travers laquelle il a rappelé le nexus recherche et innovation, en contexte congolais, citant des prouesses des chercheurs congolais, qui ont aidé à faire face aux épidémies comme Ebola avec le Pr. Muyembe Tamfum et la variole de singe avec le protocole du Pr. Ekwalanga.

«Ce potentiel en recherche dont disposent les chercheurs congolais, avérés capables de résoudre moult défis de la société, eût-il été accompagné en moyens de financement substantiel de la part de l’Etat?. Les engagements de Maputo par lesquels les États africains devraient dégager plus de moyens dans leurs budgets pour la recherche sont restés lettres mortes», a indiqué le Pr. Kishiba.

Un sursaut d’ingénierie institutionnelle et systémique dans l’écosystème congolais de formation universitaire selon lui, est le chemin à bien paver pour que la société gagne sur toute la ligne de ce que le présent et le futur attendent de nous.

Le recteur de l’Unilu, qui est également vice-président de l’AUF, a salué cette initiative qui pose ce grand réseau universitaire mondial comme un partenaire ayant une dense vision et des capacités institutionnelles et pragmatiques pour accompagner les universités africaines à jouer un rôle transformateur incommensurable de leurs sociétés.

«L’AUF s’est rapprochée de l’Union européenne dans ces échanges en vue de mutualiser, et les moyens financiers de la deuxième, et la capacité en gouvernance de la première, selon l’antienne « avançons ensemble » au profit de l’Afrique, ce continent d’avenir», a -t-il soutenu.

Dans son mot de la fin, le recteur de l’AUF, le Pr. Slim Khalbous, a annoncé plusieurs rendez-vous comme la semaine mondiale de la francophonie du 14 au 18 octobre 2024 à Toulouse, en France; et en octobre 2025, les 5ème assises de la Francophonie scientifique à Dakar au Sénégal.

Experts des universités du monde et l’Union européenne

Du 9 au 10 septembre 2024, l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) a réuni les membres des instances de gouvernance de l’AUF, les représentants des directions générales de la Commission européenne concernées par les thématiques en discussion et des responsables dirigeant des universités et institutions de recherche de l’Afrique.

L’AUF a tenu ces conversations pour créer un espace de dialogue avec l’Union européenne pour trois objectifs spécifiques et une attente stratégique:

  1. permettre à l’Union européenne de présenter les différentes politiques, les programmes et mécanismes financiers mis en œuvre sur toutes les questions en rapport avec la formation/éducation, la jeunesse, l’emploi et le changement social, bref le développement du capital humain; tout ceci participant à la quête de leadership de l’Europe dans le monde. L’Union européenne dispose d’un mégaprojet de «Global Gateway», une sorte de route de la soie.
  2. permettre aux institutions académiques et de recherche de l’Afrique de partager leurs expériences et d’écouter ce que l’UE offre et ce que fait l’AUF; ces deux institutions ayant des moyens financiers pour des synergies conséquentes en faveur de l’Afrique.
  3. l’AUF veut se faire valoir comme site et opérateur direct reconnu pour l’enseignement supérieur et la recherche des pays ayant le français en partage.

L’attente stratégique de l’AUF a été de faire changer le regard que l’Union européenne a d’elle pour que la première adossée à l’Afrique soit éligible aux massifs financements de la dernière.

La réunion de l’Agence universitaire de la francophonie de Bruxelles a été placée sous le thème «Enseignement supérieur, recherche et Innovation. Europe-Afrique: engagement des réseaux d’expertise universitaire».

L’Université de Lubumbashi y a participé à double titre: d’abord, en tant que membre de l’AUF, ensuite son recteur en est le vice-président.

L’AUF est un grand réseau universitaire mondial qui compte plus de mille établissements d’enseignement supérieur et universitaire.ACP/ODM

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