Kinshasa, 10 février 2025 (ACP). -Un mentorat concret pour accompagner les jeunes entrepreneurs de la République démocratique du Congo(RDC), a été proposé lundi dans un entretien, par un co-fondateur de start-up « Ohelene Service », spécialisée dans la communication et le développement de solutions informatiques.
« Je peux vous dire que l’entrepreneuriat des jeunes en RDC se heurte à de nombreux défis. Malgré la mise en place de structures d’accompagnement par l’État, nous ne ressentons pas sur le terrain l’encadrement qui nous serait réellement utile. Nous avons besoin d’un mentorat concret et d’un suivi rapproché, pas seulement d’agences qui existent sur le papier », a affirmé Hilaria Kosi, co-fondateur de start-up d’Ohelene Service.
Selon lui, la réglementation des procédures de passation de marchés est pour le moment trop complexe et inadaptée aux réalités de l’entrepreneuriat émergent. Les banques, censées soutenir les projets des jeunes entrepreneurs congolais, se montrent réticentes.
« L’accès aux marchés publics est également un point critique. L’État confie généralement ces contrats à des entreprises déjà établies, souvent dans des secteurs traditionnels ou très réglementés comme les mines et les nouvelles technologies, laissant peu de place aux start-ups. La réglementation des procédures de passation de marchés est, pour le moment, trop complexe et inadaptée aux réalités de l’entrepreneuriat émergent. Le financement représente un obstacle majeur », a-t-il déploré.
Il a poursuivi que « nos banques considèrent nos projets comme trop risqués, ce qui nous oblige à attendre plusieurs années et à réaliser un chiffre d’affaires conséquent avant de pouvoir espérer un prêt, souvent assorti de taux d’intérêt trop élevés. De plus, l’absence de capital-risque et de business angels limite notre accès à des financements accompagnés d’un soutien stratégique et d’un réseau de contacts indispensables ».
Par ailleurs, le co-fondateur de cette start-up a évoqué des événements de pillages enregistrés dans la ville de Kinshasa, capitale de la RDC, estimant que ces événements viennent davantage fragiliser le climat des affaires.
« La sécurité est à la base de tout développement. Sans elle, même les petits progrès sont compromis. Heureusement, l’essor du numérique ouvre de nouvelles perspectives et, malgré les obstacles, nous restons convaincus que nous pouvons transformer ces défis en opportunités si l’État s’engage à assainir l’environnement économique et à simplifier les démarches administratives », a-t-il conclu.
ACP/JF