Environnement : la RDC pays-solution insiste sur les engagements à la Cop 29 (Héritier Matenga, Ferha Ntumba et Pierre Matadi)

Kinshasa, 11 novembre 2024 (ACP).-La République démocratique du Congo(RDC) comme pays-solution en matière climatique, entend porter la voix du continent en vue du respect des engagements des pays contributeurs à la 29ème  session de la Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29/CCNUCC), prévue du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou (Azerbaïdjan).

Parmi les principaux enjeux de cette COP 29 figurent notamment la révision et la mise à jour des engagements nationaux visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, selon les experts.

Il s’agit particulièrement d’examiner la réalisation des objectifs fixés dans l’Accord de Paris pour limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C, l’engagement à définir un nouvel objectif mondial de financement de la lutte contre le réchauffement climatique et la mise en œuvre opérationnelle du Fonds pour les pertes et dommages afin de soutenir les communautés vulnérables.

Pour la création d’un fonds de nature contributive et volontaire

La RDC va au cours des négociations à Bakou lancer le débat sur la création d’un fonds de nature contributive et volontaire alimenté par les personnes morales ou physiques, les Etats et les privés qui utilisent des totems d’animaux pour leurs activités lucratives. Ce nouveau concept vient s’ajouter à celui de la RDC « Pays-solution », a indiqué Joseph Malasi, conseiller Climat au ministère de l’Environnement et Développement durable, lors du dévoilement du Plan de la RDC pour le sommet d’Azerbaïdjan.

« Le projet que la RDC porte vise justement à créer un mécanisme de financement participatif, au niveau international, qui permettra à ce que ces animaux utilisés comme emblèmes et totems soient protégés grâce aux différentes contributions. Cette idée a déjà été saluée par plusieurs bailleurs de fonds (…) Ces entreprises et Etats doivent payer pour que la protection de ces animaux totems soit assurée », a déclaré Malasi.

Soutien au principe « pollueur-payeur »

Dans le même cadre, Eve Bazaiba, ministre d’État à l’Environnement et Développement durable a, dans un atelier organisé par le Fonds National REDD+ (FONAREDD) en mars 2024 sur la vente du crédit carbone, soutenu que « la RDC est dans une situation de pollueur-payeur ».

 « Ce principe doit être respecté car la pollution c’est le revers de la main de l’industrialisation. Donc les pays industrialisés, automatiquement font partie des responsables de la pollution. Ils doivent contribuer à la lutte contre le réchauffement de la planète à travers la préservation(…) de cette ressource naturelle qui permet d’absorber les pollutions », a-t-elle déclaré.

Nécessité de changer le concours du financement climatique

Par ailleurs, la société civile environnementale de la RDC à travers Jean-Robert Bowela, coordonnateur de l’Initiative pour la gestion durable de l’Environnement (IGED), a estimé que s’agissant du financement climatique, « il est important de changer la manière dont les appuis aux communautés sont utilisés ».

« Au lieu de passer par des agences fiduciaires qui ne font parvenir que des miettes aux communautés locales et peuples autochtones, l’idéal serait d’orienter directement les financements vers des structures locales dans le but de responsabiliser les gardiens des forêts pour les services qu’ils rendent », a-t-il soutenu.

Possédant la moitié des forêts d’Afrique, d’importantes ressources en eau douce et des réserves minérales essentielles à la transition verte, la RDC a le potentiel de contribuer à l’action climatique mondiale et de s’imposer comme un « pays-solution » au changement climatique tout en générant des revenus pour renforcer sa propre résilience et une croissance durable à faible émission de carbone, selon les experts.

 Au moment où les pays du monde se rencontrent en Azerbaïdjan, « le montant total mobilisé en faveur des pays en développement pour la finance-climat est de 120 milliards USD par an, pour des besoins évalués à 2.400 milliards USD annuels dont 1.300.milliards USD pour l’Afrique », selon les experts.

 L’Amazonie, le bassin du Congo et l’Asie du Sud-Est constituent les trois principaux massifs forestiers tropicaux. 50 % de la forêt tropicale se trouve sur le continent américain, 30 % en Afrique et 20 % en Asie. La COP 29 de Bakou organisée après la COP 28 de Dubaï va baliser le chemin pour la COP30 qui se tiendra en 2025 au Brésil.

La Conférence des Parties (COP), une grand-messe mondiale au service du climat est née en 1995, à la suite de l’adoption de la Convention-cadre des Nations- unies en 1992.

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet