Kinshasa, 25 juin 2025 (ACP).- L’autonomisation des communautés locales dans la gestion des concessions forestiers, cas de Ntemene Saka dans le territoire de Kenge à Kwango en République démocratique du Congo, a été au centre d’un webinaire mercredi à Kinshasa.
« Plusieurs études récentes soulignent un décalage persistant entre les principes théoriques de la foresterie communautaire et leur mise en œuvre effective, en RDC », a déclaré David Nkishi président du club d’étudiant « Bioforest ».
Selon lui, la recherche a été basée sur l’application des connaissances acquises pour assurer une gestion durable de la concession forestière de communauté locale (CFCL), les facteurs socio-économiques, culturels, et gestion durable de leur CFCL.
Au cours de cette conférence, les hypothèses de recherche suivantes ont été formulées à savoir ; la communauté locale de Mbinda Nzadi qui applique partiellement ses connaissances en gestion durable de la CFCL, son implication est influencée par les ressources, les droits fonciers clairs et des valeurs durables, mais freinée par des conflits ou des normes culturelles ainsi que le niveau d’autonomisation de la communauté resté limité.
« À ce jour, la RDC a attribué environ 200 CFCL couvrant près de 4,5 millions d’hectares, réparties sur 14 provinces, tandis que 40 initiatives supplémentaires sont en cours d’attribution. Le développement de la foresterie communautaire s’appuie notamment sur la Loi n°011/2002 », a-t-il poursuivi.
Selon les recherches de M. Nkishi président du club d’étudiant « Bioforest », les profils sociodémographiques des répondants est de 56,2% d’hommes contre 43,8% de femmes. La majorité est des agriculteurs (86,3%), dont l’âge varie principalement de 36 à 45 ans avec un niveau d’étude secondaire (57,5%).
« La marginalisation des populations des certains villages, les conflits sociaux sont à la base de faible participation, dont le manque de financement, manque de compétences et l’ignorance dans la réglementation font qu’il est une faible autonomisation par conséquent, la gestion devient inefficace », a-t-il dit.
Cette étude visait à analyser la participation et le niveau d’autonomisation des communautés locales dans la gestion durable de la CFCL Ntemene Saka. Les résultats révèlent une participation inégale, affectée par des facteurs multiples précité en dépit du sentiment subjectif d’autonomie exprimé par une large majorité des répondants, l’étude met en évidence une faible capacité réelle des membres à influencer les décisions stratégiques concernant la gestion de la CFCL.
« L’écart entre les ambitions affichées par le cadre légal encadrant la foresterie communautaire en RDC et les pratiques effectives sur le terrain est manifeste. La CFCL Ntemene Saka illustre les tensions structurelles entre conservation forestière et développement local dans un contexte de précarité institutionnelle et de gouvernance inégalitaire », a- t-il conclu.
ACP/C.L.