Appel aux artistes à se joindre au gouvernement pour l’érection d’une maison de production

Kinshasa, 16 avril 2023 (ACP).- Un appel a été lancé aux artistes, mécènes, sponsors, producteurs à se joindre aux efforts du gouvernement pour ériger une maison de production musicale, théâtrale et cinématographique en République démocratique du Congo, a convié samedi la ministre de la culture, arts et patrimoines à l’occasion de la journée mondiale de l’art, célébrée le  avril de chaque année.

« Ainsi je lance un appel aux opérateurs culturels et amoureux de l’art du secteur privé, de se joindre à moi afin d’installer une grande maison de production musicale, théâtrale et cinématographique. Mon cabinet et moi sommes déjà avancés dans ces différents projets. Nous devons travailler d’avantage, ensemble, pour la promotion de la culture, des arts, dans l’objectif de l’épanouissement de l’homme et investir dans les infrastructures culturelles et la réhabilitation de l’économie culturelle », a déclaré, Catherine Kathungu Furaha ministre de la culture.

Et d’ajouter : « Nous consacrons ce 15 avril au théâtre et au cinéma. C’est dans ce sens que le gouvernement, dans son programme d’action 2020-2023, a créé le Festival de Cinéma Congolais baptisé  Festival Okapi. Le choix du thème pour cette année nous permet de mettre en lumière l’éducation artistique au service de la société ».

S’adressant particulièrement aux artistes, elle a rappelée : « Vous devez vous considérer comme le miroir de l’économie et de la vie d’une nation car, vous êtes  les premiers ambassadeurs de notre pays, car le cinéma et le théâtre  englobent toutes les autres disciplines, à travers l’architecture, la sculpture, la peinture, le dessin, la photographie, la bande dessinée, le graphisme, la sculpture, la musique, la littérature, la danse, la radio, la télévision. Vous éduquez le peuple en diffusant savamment la culture congolaise à travers le monde. Depuis les années 40, avec le très célèbre Albert Mongita, jusqu’ à aujourd’hui, l’art congolais Classique a 80 (quatre-vingts) ans d’histoire à valoriser. J’y ajoute les galets du Katanga, l’art rupestre du massif de Lovo au Kongo Central, les dessins des motifs Kuba ou encore les sculptures et masques Chokwe, Pende ou Songye, l’art traditionnel Congolais est bien millénaire ».

Pour Cthérine Kathungu, l’art est dans l’économie du pays et dans la vie sociale un outil de création d’emplois, un outil de l’intégration sociale, un outil de l’amélioration du cadre vital, mais surtout pour notre pays, la République démocratique du Congo, l’art est un vecteur d’éducation, de la cohésion nationale et du vivre ensemble.

L’art contribue à l’existence d’un monde libre et pacifique, selon la directrice générale du CCC

 Le développement de l’art contribue à la réalisation d’un monde libre et pacifique c’est-à-dire l’absence d’ingérence politique dans l’art, a, pour sa part affirmé la directrice générale du Centre culturel congolais le zoo, Tyty Lufinku Bueki, en même temps a rappelé la genèse et le but de la journée mondiale de l’art. « La proclamation de la journée mondiale de l’art a eu lieu, lors de la 40 ème session de la conférence générale de l’UNESCO en 2019. Cette journée vise la promotion, le développement et la diffusion des créations artistiques en favorisant la créativité, l’innovation et la diversité culturelle parmi les peuples. Elle joue un rôle important dans le partage des connaissances et l’encouragement de la curiosité et du dialogue »,  a-t-elle précisé.

Pour l’oratrice, l’art incarnera toujours autant de qualités si nous continuons à soutenir des évènements qui favorisent et protègent les artistes et la liberté artistique. Et que les célébrations de la journée mondiale de l’art, le  15 avril de chaque année, contribuent à renforcer les liens entre les créations artistiques et la société, à promouvoir une meilleure  prise de conscience de la diversité des expressions artistiques et à mettre en valeur la contribution des artistes au développement durable.

« C’est également l’occasion de remettre en lumière l’éducation artistique dans les écoles, car la culture peut ouvrir la voie à une éducation inclusive et équitable », a insisté Tyty Lufinku.

Cette journée mondiale de l’art a été marquée au CCC le Zoo, par des prestations des artistes sur scènes, à travers des déclamations de poèmes ; de la lecture ; des exposés sur la rumba congolaise ainsi que des productions de la musique acoustique, interprétée par des artistes congolais.

La journée internationale de l’art peu connue de certains artistes de Kinshasa

 Certains artistes interrogés par l’ACP, ont par ailleurs avoué ne pas connaitre l’existence de la Journée mondiale de l’art.

« Je n’ai aucune idée sur la journée du 15 avril dédiée à l’art. D’ailleurs, si je le savais, je proposerais qu’elle soit une journée fériée pour qu’elle soit connue de tous. Cela pourrait également être une façon de valoriser l’art qui parait aux yeux de beaucoup de personnes comme une profession des personnes moins instruites », a déclaré Philippe Ntambwe, modéliste couturier.

Ce couturier n’est pas le seul à ignorer l’existence de la journée de l’art. Il partage le même dénominateur commun avec Grace Panzu, maquilleuse et coiffeuse de son état : « Je ne savais pas qu’il existe une journée internationale de l’art et que cette journée est celle du 15 avril. Il m’arrive souvent de suivre à la télé des activités liées à l’art, mais sans aucune connaissance qu’il y a une journée consacrée à cela », a-t-elle déclaré.

Même son de cloche recueilli auprès du peintre, Henri Nzau, ignorant ainsi qu’il y a aussi une journée dédiée à l’art. « Non, je ne savais pas, surtout que moi je n’ai pas appris ce métier à l’école de l’art. C’est mon oncle qui me l’a apprit. Je suis un artiste formé sur le tas. L’essentiel pour moi, c’est de gagner mon  pain. Aucune idée que cette profession pouvait avoir toute une journée lui réservée ».

« Je crois que la célébration de cette journée ne pourra prendre de l’ampleur dans notre pays, que les jours où les artistes pourront se prendre en charge et chercher à valoriser leur profession. Sans cette prise de conscience, il sera difficile que la journée du 15 avril prenne de la valeur similaire aux autres journées », a pour sa part, enchainé le Staffeur Arnold Mbemba qui en a fait la découverte à travers les reporters de l’ACP.

Ce point de vue a été aussi partagé par la coiffeuse Sarah Lunsadisa : « C’est la toute première fois que je l’apprend. J’ai toujours eu l’impression que les kinois limitent l’art à la musique, le théâtre et le film, alors que cette discipline comporte plusieurs dimensions dont la coiffure. Cette journée devrait aussi être orientée à la cherche de différents aspects liés à la culture à travers les ateliers et conférences », et d’ajouter : « La coiffure par exemple est une partie intégrante de l’art. Mais elle très négligée alors qu’elle est très sollicitée. Les activités liées à la célébration de cette journée ne mentionnent même pas la coiffure.  Pourquoi ne pas inscrire la coiffure comme thème sur lequel discuter dans des grands forums? »

La journée mondiale de l’art a été célébrée à Kinshasa, samedi au centre culturel le zoo dans la commune de Gombe, sous le thème : le cinéma et le théâtre au service de l’art, en présence de la ministre de la culture, arts et patrimoines.

ACP/C.L.

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