Décès à Paris de l’écrivain panafricaniste et homme politique Henri Lopes

Kinshasa, 3 novembre  2023 (ACP).- Henri Lopes, écrivain et ancien Premier ministre du Congo-Brazzaville, est décédé dans la nuit du 2 au 3 novembre à l’âge 86 ans  à  Suresnes, une commune dans la banlieue de Paris en France, a appris l’ACP vendredi d’un twitter du ministère congolais des Affaires étrangères. « L’ancien ambassadeur plénipotentiaire du Congo en France, auteur reconnu, Marie-Joseph-Henri Lopes, est mort le 2 novembre 2023 à Suresnes en France, à la suite d’une longue maladie », a-t-on lu du twitter officiel du ministère des Affaires étrangères de la République du Congo.

Né 12 septembre 1937  à Léopoldville (Kinshasa), Henri Lopès a fait ses études primaires à Brazzaville, au Moyen-Congo (colonie française), puis à Bangui, au Centrafrique. C’est en France qu’il a poursuivi ses études secondaires, avant d’intégrer « La Sorbonne » pour ses études supérieures qu’il a terminées en 1963, pour devenir professeur.

Après une scolarité passée entre Brazzaville et Bangui (RCA), puis des études supérieures entre Nantes et Paris, il rentre en 1965 à Brazzaville où il enseigne le cours d’histoire à l’École Normale supérieure de l’Afrique Centrale. Homme politique congolais, diplomate et surtout écrivain, l’illustre disparu  a assumé de hautes fonctions politiques et administratives au Congo, son pays d’origine. En 1969, le professeur d’histoire devient successivement ministre de l’Éducation nationale, des Affaires étrangères (1972) et puis Premier ministre (1973 à 1975).

Henri Lopes revient au gouvernement au poste du  ministre des Finances de 1977-1980 avant d’entamer une carrière de fonctionnaire international de l’Unesco en 1982 à Paris. Il sera pendant 15 ans directeur général adjoint pour la Culture et les relations extérieures de l’Unesco, avant de prendre ses fonctions d’ambassadeur Extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en France (1998-2015).

Une plume d’Etat !

Sa carrière littéraire  renseigne la qualité d’un écrivain francophone et passionné de la plume. Tout au long de sa carrière, Henri Lopes n’a jamais cessé d’écrire sur l’histoire africaine contemporaine, le métissage, la France et le Congo, malgré ses hautes responsabilités.  Il est auteur de plusieurs ouvrages dont certains de ses écrits ont apporté un souffle à la révolution d’août 1963 à Brazzaville.

Parmi les publications ciselés de ses livres, on cite: « Le pleurer-rire (1982) », « Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres gaulois » (2003), « Le Lys et le Flamboyant » (1997), « Une enfant de Poto-Poto » (2023), « Le chercheur d’Afriques » (1990), « Il est déjà demain » (2018) ou encore «  Sur l’autre rive » (1992).

Sur la liste de ses romans passionnels, on retrouve : ‘‘Les Tribaliques’’ en 1971), ‘‘La Nouvelle Romance’’ (Clé, 1976), ‘‘Sans Tam-tam’’ (1977) et ‘‘Sur l’Autre Rive’’ (Seuil, 1992). D’après les grands historiens de la littérature africaine, ses écrits réalisés au Congo révèlent les contradictions de l’Afrique indépendante. 

Ses pensées évoquent surtout le combat que l’individu mène contre les entités collectives en s’appuyant sur la lecture et le savoir. Son œuvre parisienne très intimiste est une quête identitaire de ses principaux personnages à travers le temps. En 2002, renseigne-ton, il fut le candidat de la République du Congo au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) contre l’ancien Président sénégalais, Abdou Diouf qui remporta l’élection. En novembre 2014, lors du sommet de l’OIF à Dakar, Henri Lopès est de nouveau candidat au même poste, pour succéder cette fois à Abdou Diouf.

Mais, il a encore perdu face à la Canadienne d’origine haïtienne, Michaëlle Jean.  « Deux échecs qui auront marqué la vie de l’homme d’Etat congolais, mais qui n’enlèvent en rien sa grandeur d’écrivain et d’homme d’Etat congolais. Très proche du Président Denis Sassou-Nguesso, Henri Lopes est un grand pan de l’histoire du Congo qui s’en est allé », a témoigné Jean-Clotaire Diatou, journaliste-Web à Horizon africain. ACP/

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