La dépouille du Général Défao  conduite à sa dernière demeure  samedi à la nécropole « Entre Terre et ciel »  à N’sele

Kinshasa, 23 janvier 2022 (ACP).- La dépouille du chanteur congolais François Lulendo Matumona, mieux connu sous le surnom du « Général Défao », a été inhumée samedi, à la nécropole « Entre terre et ciel », dans la commune de N’sele, après une cérémonie funéraire organisée en sa mémoire, au Musée national de la RDC (MNRDC),  en  présence de plusieurs  personnalités politico-administratives, des musiciens, des  chroniqueurs culturels ainsi que la famille biologique, dans la commune de Lingwala.

Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, le ministre de la Communication et médias Patrick Muyaya, le gouverneur de la ville province de Kinshasa Gentiny Ngobila, le ministre de la Culture arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha et son homologue de la ville province Kinshasa,  ainsi que des députés,  ont fait le déplacement de ce lieu du deuil pour rendre des hommages à cette personnalité musicale, déposant chacun un gerbe de fleur devant son cercueil.

Au cours de cette cérémonie animée par le conseiller culturel Magloire Paluku, l’assistance a suivi  plusieurs témoignages des autorités politiques, des musiciens comme de des proches parents du Général Defao, ayant permis de noter  davantage  les qualités et actions  du défunt  tant sur le plan  social  que musical.

Il en est de même des séquences des clips de chansons et des productions en live du Général Défao, qui ont permis de savourer  une fois de plus les  chefs d’œuvres  du défunt réalisées parfois  avec les membres de son orchestre « Big star » ou  en duo avec ses collègues congolais et étrangers.

 Défao artiste nationaliste et sociable, selon la ministre Kathungu

En outre, la ministre de la Culture, arts et patrimoines, Catherine Kathungu Furaha, a dans son mot de circonstance, vanté les qualités morales et techniques  de l’illustre disparu en affirmant que François Lulendo Matumona  fut « un artiste patriotique et sociale », en raison notamment de ses prestations dans les chansons patriotiques « Franc congolais »  et « Tokufa pona Congo » autour des années 1998.

Mme Furaha  a aussi apprécié à sa juste valeur le répertoire des  chansons du Général Défao qui disposent généralement d’un contenu éducatif  à l’instar de la chanson « Africa richesse » sortie en 1993, un morceau qui fait l’apologie des héros africains ayant prôné une Afrique libre et indépendante.

Dans d’autres tubes, l’artiste combat à sa manière l’injustice sociale, tel que dans « Amour forcé » où il dénonce les  parents matérialistes qui imposent  leurs enfants en mariage à des hommes  aux richesses volées, ou encore  « Hitachi » et « Damien ».

L’homme qui a traversé deux générations de la Rumba Congolaise

Pour la ministre, Defao étant né à 1958 et mort en 2022 , à 62 ans , il a traversé deux générations de la Rumba Congolaise.

La ministre a déclaré que  l’artiste devrait être comme Tabu Lay, de la deuxième génération, pour avoir réussi à passer par plusieurs styles musicaux notamment : kavacha , soukouss , soum-djoum , kwasa kwasa, jusqu’au ndombolo sans se perdre .  Ensuite il est passé   de la 3 ème génération par le clan Zaiko et rencontre la quatrième génération de la Rumba avec 44 ans de vie musicale.

Pour elle, la présentation de Defao  doit se  faire en 5 points .

C’était un homme de duo et featuring avec plusieurs musiciens entre autres : Koffi Olomide en 1985, Pépé Kalle et Papa Wemba en 1989, Mbilia Belle en 1998 avec la chanson copinage, avec Bozi , Carlito Lasa etc. Defao est un amoureux de la sape, qui a animé la vie en faisant ses folies avec des bijoux et habits qui sont ramenés du Cameroun.  Ce fut aussi un homme de paix,  car il est  parmi les rares musiciens qui ne sombrent  pas dans des polémiques, et puis un homme introverti du fait du fait qu’il a vécu sa souffrance de  maladie sans pour autant gêner les autres et sans trop de plainte .Enfin, ce musicien qui dispose d’un total de 8 albums dont 22 titres avec son orchestre  « Big tars » , 8 DVD et  des clips , a laissé un lot important des chansons inédites qui, seront à la longue  lancées à titre posthume.

Koffi Olomidé, Félix Wazekwa, Jean Goubalt pleurent  un technicien de  de la rumba congolaise

 Par ailleurs,  au chapitre des témoignages, l’assistance a suivi notamment l’intervention de  Koffi Olomide qui a retracé le parcours du disparu avec qu’il a  passé des bons moments avec plusieurs occasions de collaboration artistique.

Félix Wazekua a salué la mémoire de Défao qui a manifesté un amour inconditionnel pour son métier en fructifiant les différents talents que Dieu lui avait donnés. Il a également conscientisé ses pairs sur la vie et la mort avant de rappeler qu’encore étudiant à l’INA, il s’inspirait des textes de Defao pour écrire ses chansons.

L’artiste Jean Gougbal Kalala , qui a  quant à lui fait savoir que Défao était un homme de bon cœur sociable aussi acrobate de la danse et chant  « Je garde de lui un bon souvenir durant mon séjour en  Tanzanie, il s’est déplacé du Kenya pour me rendre visite. Ce qui montre sa grandeur de cœur vis à vis de ses frères musiciens » a-t-il conclu.

« Défao a beaucoup contribué à la promotion de la musique congolaise au pays comme en Afrique et a joué un rôle important dans la détection des talents », a  confié  Adolphe Dominguez.

L’artiste musicien Raphaël Bulembi alias  Kabose   a  affirmé que le défunt, qui fut son maitre, était une personne solidaire qui l’avait pris sous son aile au début de sa carrière musicale et de qui il a beaucoup appris pour sa profession et la vie en société.

Général Défao est décédé le 27 décembre 2021 à Douala au Cameroun à l’âge de 62 ans, où il était parti pour un concert, rappelle-t-on.

ACP/CL/KMT/MNI

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