L’exposition artistique d’un plasticien congolais en Zambie table sur l’héritage culturel de l’Afrique

Kinshasa, 21 octobre 2024 (ACP).- L’exposition artistique dénommée «l’héritage culturel et spirituel d’Alkebulan» d’un plasticien de la République démocratique du Congo (RDC), lancée ce mois, dans la ville de Lusaka en Zambie, a tablé sur l’héritage des connaissances des générations anciennes de l’Afrique, a-t-on appris lundi de son auteur.

«Alkebulan, c’est le terme originel de l’Afrique avant la colonisation. J’essaie donc de parler de l’héritage ancestral des générations anciennes aujourd’hui, car il nous faut un changement dans la perception que nous avons de notre histoire et de nous-mêmes », a fait savoir Abdel Manyala, auteur de l’exposition.

A l’en croire, cette exposition divulgue la volonté de perpétuer les connaissances anciennes, l’héritage tant culturel que spirituel. Dans sa démarche artistique, Abdel Manyala a examiné dans ses tableaux, non seulement les techniques et le savoir-faire miniers ancestraux de l’Afrique contemporaine, mais aussi les relations culturelles et religieuses complexes que les Africains entretiennent avec leur passé.

«Je m’interroge sur la manière dont nous comprenons et interprétons ce passé pour construire un avenir plus juste pour tous. Pour arriver au changement, il faut qu’on connaisse tout d’abord l’histoire de l’Afrique. Cela commence déjà avec de petits changements comme revenir au vrai terme de l’appellation de l’Afrique « Alkebulan »», a-t-il déclaré.

Dans l’ouvrage « L’héritage culturel et spirituel d’Alkebulan », le plasticien congolais a revisité les pratiques religieuses et culturelles de l’Afrique et leur héritage sur l’africain contemporain.

« Cela révèle un savoir-faire exceptionnel qui pourrait considérablement enrichir les connaissances industrielles et sociales de l’Afrique d’aujourd’hui. Mon constat part du fait que la mondialisation entraîne un certain conformisme, où les Africains adoptent des savoirs et savoir-faire étrangers, sans perpétuer ceux hérités de leurs ancêtres», a explicité Abdel Manyala, déplorant la rupture d’une Afrique qui avance sans repères dans un monde en pleine mutation.

Des visiteurs auscultant une œuvre de l’expo

Selon les analyses d’artiste et de panafricaniste, « le retour à nos racines et à notre authenticité, ainsi que la recherche et la valorisation de notre patrimoine ancestral, sont essentiels au développement de l’Afrique ».

L’héritage spirituel des royaumes Luba et Shaba en Afrique centrale, au centre du raisonnement

Le travail d’Abdel Manyala a porté essentiellement sur la question de l’héritage culturel et spirituel de l’Afrique, en particulier des royaumes Luba et Shaba en Afrique centrale, d’où il est originaire.

« Ce travail, à la fois minutieux et empreint de mystère, explore ces connaissances ancestrales et cherche à les rendre accessibles à un plus large public », a-t-il révélé.

Fidèle à sa technique unique du « dialogue », où les couleurs se mélangent spontanément sur la toile, Abdel Manyala invite, à travers son art, les africains à repenser leur rapport face à cette réalité omniprésente tant  sur le plan culturel que spirituel de l’Afrique actuelle.

Il sied de noter que cette première représentation de «l’héritage culturel et spirituel d’Akebulan», à la galerie Totalenergies de l’alliance française de Lusaka, du 04 au 26 octobre, s’est inscrite dans le cadre d’un projet à long terme qui prévoit d’autres expositions de l’artiste en Afrique.

Abdel Manyala, artiste-plasticien originaire de Lubumbashi

Passionné de l’art plastique depuis son enfance, Abdel Manyala a débuté le dessin très tôt, comme moyen d’expression personnelle. Son style, à la fois mélancolique et fascinant, a rapidement attiré l’attention de l’Académie ATD de Lubumbashi. Grâce à sa persévérance et à son travail, il s’est fait une place dans l’univers artistique local, malgré l’absence d’études formelles en art. L’artiste est particulièrement intéressé par les changements sociaux et les interactions humaines, n’hésitant pas à utiliser des matériaux non conventionnels dans ses créations.

 Avec plusieurs expositions collectives, comme ‘‘Mwezi, Pullman Lubumbashi Grand Karavia’’ (2023), ​‘‘La Jeunesse Congolaise de l’Indépendance à nos Jours, Université nouveaux horizons’’ (2022) et tant d’autres à son actif, le plasticien congolais compte également des représentations en solo telles que : ‘‘L’Église au milieu du village, Institut français de Lubumbashi’’ (2024), ‘‘Immersion, Kahawa Café’’ (2023 et ​‘‘Terre d’Espoir, Kahawa Café’’ (2022).

ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet