Musique : décès mercredi en France de l’animateur congolais Nono Atalaku

Kinshasa, 10 janvier 2024 (ACP).-L’artiste-animateur congolais Nono Atalaku, ancien du groupe musical Zaiko Langa Langa de la République démocratique du Congo est décédé mercredi, à Paris en France, après une courte maladie, a-t-on appris d’un communiqué. 

« Nous avons le regret de vous annoncer la disparition ce mercredi en France de l’artiste musicien Nono Atalaku, qui est le pionnier de l’animation, dans l’histoire de la Rumba congolaise » a-t-on lu dans le communiqué de l’Asbl « Artiste en danger ».

M. Tsaka Kongo, coordonnateur de cette Ong de défense des droits des artistes en RDC a adressé ses condoléances à la grande famille musicale, à la famille biologique ainsi qu’aux mélomanes, aux amis et connaissances de l’illustre disparu.

 « En collaboration avec l’Asbl « Artistes en danger », la maison « JPN production » lance le projet d’une chanson d’hommage à Nono Monzuluku qui ne sera interprétée que par les animateurs (Atalaku).  Nous demandons aux animateurs qui sont intéressés d’entrer en  contact avec  Tsaka Kongo. Tandis que ceux qui sont en Europe de contacter le doyen Djuna Mumbafu pour une bonne organisation », a-t-il dit.

Selon un proche de la famille biologique, Nono Monzuluku avait connu un sérieux problème de santé l’année dernière.  « L’artiste souffrait de l’hypertension artérielle. Mais il se rétablit et avait aussi repris la scène à Paris où il avait élu domicile depuis 2002. Cette fois-ci, nous avons appris que le vieux a été victime d’un AVC. Son état de santé s’est vite détérioré jusqu’à le conduire à la mort », a-t-il expliqué.

Et de poursuivre : « notre dernière conversation avec  le vieux Nono Atalaku remonte au mois  de décembre dernier. On avait parlé de la promotion à Kinshasa de son nouveau disque intitulé « Misisa » dans lequel il a fait un remix de ses anciens cris d’animation chantés dans Zaiko, notamment « Zékete Zekete », deuxième épisode, « qui est déjà disponible sur You tube ».

A Kinshasa, a-t-on renseigné, le deuil se tient au quartier Kilimali, à Kintambo, qui est sa commune natale. Et cela, en attendant que la mise en place d’une organisation pour  assurer le rapatriement du corps et funérailles de l’artiste. 

« Adieu le précurseur du phénomène « Atalaku » en Afrique

De son vrai nom Honoré Monzuluku Mombele, l’Empereur Nono Atalaku était considéré jusque-là comme le pionnier de l’animation, l’inspirateur du feeling dans la rythmique « Seben ». Il a apporté un plus dans la musique congolaise à  travers l’animation, notamment le phénomène « Atalaku » qui a traversé les frontières et a inspiré d’autres pays africains. 

C’est en 1982 que Monzuluku atterrit dans l’orchestre Zaiko Langa Langa, en provenance du groupe folklorique « Bana Odéon » de la commune de Kintambo. 

Ensemble avec son collègue Bébé Atalaku, il exécute un cri d’animation : «Atalaku! tala…Atalaku mama ! Zekete…Zebola kazebola…danse» qui emballe tout le monde lors d’un spectacle à l’esplanade de l’Office Zaïrois de la Radio télévision (OZRT), devenue la Radio télévision nationale congolaise (RTNC). « Atalaku » est un mot d’origine de l’ethnie Kongo, qui signifie: «Regarde ici».  

Avec son instrument de prédilection appelé «Kitshaka tshaka » en lingala (en français : Maracas), Nono a marqué de son empreinte cette esthétique musicale et a réussi à introduire le « Kitshaka tshaka »  dans la musique congolaise.

Avec cet instrument, petit mais qui donne le sens à un rythme, l’artiste est devenu pratiquement incontournable et une icône par son style d’animation chantée dans la rumba.

Grâce à lui que le phénomène « Atalaku » est né et devenu une marque déposée, une fierté congolaise dans le continent.

Aujourd’hui, la musique congolaise de deux rives ne se conçoit plus sans un « Atalaku » ou animateur. Et les variantes vont jusqu’en Côte d’Ivoire, Mali, Congo Brazzaville, Angola voire partout en Afrique.

Le sobriquet est attribué aux animateurs de tous les orchestres congolais qui assurent l’ambiance dans la partie dansante de la Rumba après le chant en chorale ou en solo.

Toujours avec son  « Kitshaka tshaka » en mains  qui faisait son identité sur scène ou au studio, Nono Monzuluku a évolué dans l’orchestre Zaïko Langa Langa pendant 26 ans avant de quitter au cours d’une tournée européenne avec Nyoka Longo, en 2002. Il a égayé les mélomanes avec beaucoup de cris à succès.

ACP/KKP

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