Kinshasa, 16 octobre 2023 (ACP).- Un plaidoyer pour la professionnalisation et l’imposition du théâtre populaire appelé « Maboke » comme identité culturelle dans le cinéma de la République démocratique du Congo a été lancé lundi, au cours d’une table ronde organisée à l’Académie de beaux-arts, au nord-ouest de la ville de Kinshasa. « Notre ‘’Maboke’’ à nous qui est devenu cinéma est quelque chose de très louable et à imposer. Nous plaidons pour que le gouvernement puisse comprendre aujourd’hui, l’importance de ce cinéma que nous devons impérativement soutenir. Le cinéma indien s’est imposé à nous, tout en nous imposant même certains codes », a déclaré le député national, Adolphe Ndombasi, acteur de la scène culturelle congolaise, lors de cette table ronde organisé à l’occasion du Festival international du cinéma de Kinshasa. Et de préciser : « N’oublions pas qu’à l’époque, le ‘’Maboke’’ n’était pas du cinéma, c’était du théâtre filmé mais après, il y a une évolution. Malheureusement, c’est un film qui n’est pas toujours professionnalisé ». M. Ndombasi a déploré le manque de moyens de cette industrie qui est une source d’inspiration pour plusieurs. « J’ai l’habitude de dire qu’on a énormément des talents dans ce pays, mais le malheur, c’est les moyens financiers. Notre ‘’Maboke’’ a inspiré les ivoiriens avec le style ma famille et aussi Nollywood. Faute de moyens, nous nous faisons petits par rapport aux autres », a-t-il dit. Selon Simo Rwansha, l’initiateur de la chaîne de télévision « Maboke TV », il y a possibilité d’imposer ce style selon des normes requises. « On ne doit pas exclure le ‘’Maboke’’, cela fait partie de notre identité. Nous devons plutôt imposer cette façon de faire en passant par des codes et normes professionnels à respecter. Il n’y a pas des raisons aujourd’hui pour adopter un cinéma ou des codes venant d’ailleurs, je pense qu’il est très possible de professionnaliser le nôtre pour le rendre potable et beau afin de le faire consommer à grande échelle », a-t-il proposé. Pour les acteurs du cinéma congolais dit « Professionnel », les pensées des uns et des autres doivent se réunir pour faciliter un mariage entre les cinéastes dit « Pro » et ceux du « Maboke » pour valoriser cette marque sur le plan international. « Bien-sûr que non, nous ne pouvons pas rejeter cette marque du Congo en parlant du cinéma congolais dit ‘’Professionnel’’. Je pense que nos pensées doivent se réunir pour voir comment respecter certains codes internationaux, pour faire en sorte que notre culture puisse être exportée et imposée dans le circuit du cinéma, notamment à travers les festivals », a souligné Jean Jacques Nzele, réalisateur et producteur des séries. Pour contribuer à la création des industries cinématographiques, la 10ème édition du Festival international de cinéma de Kinshasa (FICKIN) a prévu de promouvoir les œuvres locales afin de populariser le cinéma congolais. ACP/