RDC: le certificat d’authenticité d’une œuvre d’art, recommandé dans les transactions commerciales

Kinshasa 12 août 2024 (ACP). L’exigence d’un certificat d’authenticité pour l’achat  d’une œuvre d’art, a été recommandée lundi à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, au cours d’un entretien avec un artiste dans le but de combattre la contrefaçon qui pollue ce commerce.

«Il est nécessaire lorsqu’il s’agit de la vente d’une œuvre d’art que le certificat d’authenticité soit requis pour confirmer sa valeur. Cela, pour permettre aux parties en présence, de négocier le marché d’une manière sereine dans l’objectif de combattre la contrefaçon», a déclaré Mayemba ma Nkakasa, artiste peintre-céramiste.

 «On ne peut pas vendre la copie d’une œuvre d’art d’un autre artiste, c’est révoltant la loi l’interdit et c’est punissable : des marchands d’œuvres d’art véreux n’hésitent pas à utiliser des étudiants pour copier des œuvres de certains artistes connus et à imiter leur griffe dans le but de pouvoir les écouler facilement sur le marché lors de grandes expositions et dans des marchés pirates », a-t-il dit.

L’artiste Mayemba a indiqué que les acheteurs (collectionneurs, antiquaires, visiteurs) qui reconnaissent le style de quelques-uns, achètent aveuglement. Il a en outre souligné que  certains peintres, contactés par des collectionneurs pour authentifier leurs œuvres, avant la vente aux enchères par des firmes spécialisées, n’ont pas pu les identifier bien qu’elles portaient pourtant leur signature.

Néanmoins, pour ne pas acheter une œuvre d’art piratée et atténuer la contrefaçon, l’artiste Mayemba a proposé une piste: «il faut s’abreuver aux sources originales: effectuer des visites à travers les ateliers, galeries, foires et salles d’exposition  où sont exposées les pièces  d’œuvres d’art originales pour s‘en procure,  tout  en exigeant bien sur le certificat  d’authenticité».

Et de marteler: «le certificat d’authenticité, établi par l’artiste lui-même, doit mentionner l’identité de l’auteur, l’année de la création,  les dimensions de l’œuvre, le thème, la matière utilisée, et éventuellement le nom de l’acheteur ainsi que le prix d’achat convenu : des critères sécurisants pour tout acheteur averti d’œuvres d’art afin de ne pas basculer dans les méandres de la magouille qui gangrène ce secteur».

Détenteur d’un diplôme d’humanités artistiques «section peinture» et d’un graduat d’ensemblier décorateur de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, l’artiste peintre Mayemba ma Nkakasa met son talent au service de l’art, en réalisant de nombreuses œuvres (fresques, peintures, sculptures, céramiques…).

Après plusieurs années vécues à Dakar au Sénégal où il a exposé deux fois ses œuvres à la Galerie Arte, il a obtenu une renommée internationale pour ses distinctions artistiques.

Le peintre Mayemba ma Nkakasa est considéré comme l’un des plus grands artistes de la République démocratique du Congo où quelques-unes de ses œuvres sont encore visibles. Il s’agit notamment de la céramique sur une face de l’immeuble de la BCDC, de la fresque sur l’avenue des Huileries à côté de l’immeuble de la REGIDESO, de la fresque en céramique sur la façade de l’immeuble du Marché Commun à Gombe à côté du Palais de la Nation.

ACP/ODM

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