Kinshasa, 18 mai 2025 (ACP).- L’appel à dénoncer le harcèlement des femmes en milieu professionnel et scolaire a constitué l’essentiel du message du film «Léa», dont l’avant-première a été projetée, en public dimanche, au terrain Comète à Lingwala, dans le Nord de Kinshasa, en République démocratique du Congo(RDC). « Le message capital, c’est la dénonciation. Il s’agit de dénoncer le harcèlement en milieu professionnel et scolaire. Il y a aussi les violences faites aux femmes. Parfois, il n’y a même pas de raisons valables à cela, mais certaines personnes s’y adonnent malgré tout », a fait savoir Arthur Olympio, l’un des acteurs dudit film.
«Donc, nous voulons dénoncer cela pour que ceux qui pratiquent ce genre de comportements prennent conscience que ce n’est pas normal, parce que cela a un impact négatif sur la jeunesse. Les enfants, en grandissant, risquent de reproduire les mêmes faits », a-t-il expliqué. Ce long-métrage, d’une durée d’une heure et trente minutes, a réuni 26 acteurs professionnels du cinéma, issus de deux rives du fleuve Congo, lors de son tournage.
Ces derniers interprètent, dans le scénario, « le parcours de Léa, une jeune fille de 13 ans qui subit une violence traumatisante. Rejetée par sa famille, après une grossesse non désirée, elle lutte pour se reconstruire. Des années plus tard, son passé ressurgit, ravivant douleurs et secrets. Dans sa quête de justice, elle découvre la résilience et le courage d’affronter l’impensable ».
Cet échange culturel revêt, selon le distributeur de ce drame social engagé, une importance particulière dans la promotion du septième art. « La RDC et le Congo-Brazzaville sont les deux pays les plus proches au monde. Il est donc essentiel d’échanger nos regards à travers le cinéma », a déclaré le cinéaste congolais Henoc Kiyombo.
« Le message principal reste simple : nous devons nous approprier nos histoires, les raconter avec sincérité et force, surtout lorsqu’il s’agit de réalités douloureuses qui gangrènent notre société, comme les violences sexuelles en milieu scolaire », a-t-il ajouté.
Film ‘‘Léa’’, un outil de sensibilisation contre les violences
Il sied de rappeler que bien avant, le film a été projeté le 16 mai dernier à Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa devant les autorités, personnalités de la république et d’autres invités de marque.

(Paul Ngoïe, conseiller du ministre de la Culture au milieu, salue l’initiative du film)
« Ce film n’est pas qu’une simple réalisation artistique, mais un puissant outil de sensibilisation sur une question qui nous concerne tous : les violences faites aux femmes et le harcèlement en milieu professionnel », a déclaré Paul Ngoïe, conseiller culturel au ministère de la Culture, au terme de la projection.
« L’art, sous toutes ses formes, a le pouvoir de transformer la société. Alors que nous visionnons, ce film nous invite tous à réfléchir à ce que nous pouvons faire, chacun à son niveau, pour mettre fin à la violence. Ce long métrage est une illustration parfaite de la manière dont le cinéma peut susciter une prise de conscience collective», a-t-il ajouté.
De son côté, la productrice du film a estimé que ‘‘Léa’’ est une œuvre à fort impact social dont le message mérite d’être partagé au plus grand nombre de personnes possible. « Je pense que c’est nécessaire que nous puissions partager ce message au plus grand nombre de personnes possible», a fait savoir Tina Lobondi. Et de renchérir : «Après Brazzaville, cette deuxième première à Kinshasa sera suivie de Paris, le 14 juin, puis de la Belgique, d’Abidjan et du Cameroun, avant une tournée dans les festivals pour maximiser la visibilité du projet».
ACP/