La variole du singe serait-elle le résultat d’un mauvais sort ? Faux!

Kinshasa, le 23 août 2023 (#ACP_Debunkage).-La variole du singe serait-elle le résultat d’un mauvais sort ?

Faux !

La nouvelle relayée par plus d’un sur les réseaux sociaux selon laquelle le Mpox (variole du singe) serait la conséquence d’un mauvais sort est totalement déconnectée de la réalité et constitue, de manière tacite, une fake news de rumeur.

Recherches faites, cette affirmation ne repose sur aucun soubassement factuel et n’est le fruit d’aucune étude scientifiquement prouvée.

En guise d’information, le Mpox renvoie en réalité à une zoonose virale causée par le virus du mpox (variole simienne) qui appartient au genre Orthopoxvirus, lequel comprend le virus de la variole. Cette dernière est caractérisée par une éruption ou des lésions cutanées généralement concentrées sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds. Le virus du mpox (variole du singe) regorge en son sein deux souches génétiquement distinctes en l’occurrence la souche du bassin du Congo (Afrique centrale) dont les infections humaines semblent causer une maladie beaucoup plus grave que la souche ouest-africaine.

Elle se transmet principalement par contact direct ou indirect avec du sang, des liquides organiques, des lésions cutanées ou des muqueuses d’animaux infectés. La transmission secondaire ou de personne à personne peut se produire par contact étroit avec des sécrétions infectées des voies respiratoires ou des lésions cutanées d’une personne infectée, ou avec des objets récemment contaminés par les fluides ou le matériel des lésions du patient. Elle se fait également par les gouttelettes respiratoires, par inoculation ou par le placenta (variole congénitale).

Contacté par l’ACP_Debunkage, le docteur Placide Mbala Kingebeni, Professeur Associé à la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa et Chef de Département d’Épidémiologie et Santé Globale à l’Institut National des Recherches Biomédicales (INRB), a tenu à éclairer la lanterne du public quant aux différents contours inhérents au virus sous-examen. Pour cet expert en épidémiologie, la transmission par voie sexuelle de la variole de singe existe bel et bien mais à des proportions extrêmement faibles. « Elle se manifeste au début par de la fièvre, des malaises, des courbatures et des maux de dos. Ensuite, il se dégage l’apparition des adénopathies (gonflement des ganglions) surtout au cou et aussi dans la région inguinale. Enfin, apparaissent les éruptions cutanées sous forme de macules, vésicules et pustules, plus nombreuses aux extrémités (tête, membres, mains et pieds). Ces éruptions deviennent des croûtes puis se desquament après environ deux à trois semaines en laissant parfois des cicatrices indélébiles », a-t-il déclaré.

D’après Placide Mbala, il n’existe, à ce jour, aucun traitement spécifique approuvé en République Démocratique du Congo. Le traitement est en réalité tributaire des symptômes et des signes cliniques que présente le malade, susceptibles de permettre aux personnels de santé de mettre en place un traitement idoine (réhydratation, médicaments contre la fièvre et les douleurs, antiseptiques cutanés, etc.) avec en ligne de mire la réduction du taux de mortalité jusqu’à 2%. Par contre, un traitement inadéquat conduirait inévitablement les personnes sévèrement atteintes à développer des complications comme une pneumonie, bronchopneumonie, atteinte occulaire, avortement spontané et autres avec la possibilité de voir le taux de mortalité grimper jusqu’à 10%.

Au regard du déficit d’un traitement spécifique et définitif approuvé en RDC, l’épidémiologue Placide Mbala préconise un certain nombre d’astuces comme remèdes dont, en premier lieu, l’isolement des personnes suspectées ou infectées. Et de renchérir : « le mpox faisant partie de la même famille que la variole, les personnes vaccinées contre la variole sont protégées à plus de 85% contre le mpox. Éviter le contact direct ou rapproché avec une personne suspecte ou infectée ou encore porter un équipement de protection individuel (gants, masques, lunettes, blouses) si possible ».

A titre de rappel, la vaccination antivariolique permet de prévenir ou d’atténuer la variole avec une efficacité de 85% contrairement aux non vaccinés (personnes âgées de moins de 40 à 50 ans selon le pays) qui constituent la catégorie des personnes les plus exposées en raison de l’arrêt, en 1980, de la vaccination contre la variole consécutif à la déclaration de son éradication.

Acp_Debunkage

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