Kinshasa, 26 novembre 2024 (ACP).- Plus d’une centaine de personnes ont manifesté mardi au Cambodge contre la décision des Etats-Unis de livrer les mines antipersonnel en Ukraine, a-t-on appris des médias internationaux cités par africanews.
« Des militants et rescapés manifestent contre la décision des Etats-Unis de fournir des mines antipersonnel à l’Ukraine, durant le sommet pour un monde sans mines à Siem Reap au Cambodge », a rapporté la source.
« Nous sommes fatigués. Nous ne voulons plus voir de victimes comme moi, nous ne voulons plus voir de souffrances« , a déclaré Alex Munyambabazi, qui a perdu une jambe dans le nord de l’Ouganda en 2005.
Les manifestants, parmi lesquels des victimes équipées de prothèses, ont tenu des pancartes le long du chemin emprunté par les délégations pour se rendre au sommet qui s’est ouvert lundi à Siem Reap, dans le nord-ouest du Cambodge, un des pays les plus minés au monde.
« Non aux transferts américains de mines antipersonnel à l’Ukraine » ou « une mine donnée à l’Ukraine aujourd’hui peut tuer un enfant ukrainien demain« , pouvait-on lire sur les pancartes.
La Convention d’Ottawa est reconnue par 164 pays ou territoires, dont l’Ukraine, mais pas les Etats-Unis ni la Russie.
Un sommet a lieu tous les cinq ans pour examiner la mise en oeuvre effective du texte qui interdit à ses signataires l’acquisition, la production, le stockage et l’utilisation des mines antipersonnel.
Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière l’envoi de mines antipersonnel à l’Ukraine pour ralentir les troupes russes dans l’Est du pays, justifiant cette décision par un changement tactique de la Russie qui ne place plus ses forces mécanisées en tête, mais fait ouvrir la voie par des militaires à pied.
En utilisant les mines américaines, Kiev ferait preuve d’un « mépris flagrant pour les obligations qui lui incombent », a fustigé Tamar Gabelnick, directrice de la Campagne internationale pour l’interdiction des mines antipersonnel (ICBL).
« Ces armes n’ont pas leur place dans la guerre d’aujourd’hui« , a-t-elle insisté. « Le peuple ukrainien a souffert assez longtemps des horreurs de ces armes. »
Une délégation ukrainienne, présente à la conférence mardi, doit présenter son rapport sur les progrès réalisés en matière de déminage sur son territoire.
Les mines et les restes explosifs de guerre (REG) sont des armes de guerre qui tuent ou blessent très majoritairement des civils, et le nombre de victimes a augmenté l’an dernier de 20% par rapport à 2023, tuant ou blessant 5.757 personnes, selon les chiffres de l’ICBL.
L’organisation, prix Nobel de la paix 1997, a dénombré 1.003 victimes en Birmanie, le pays le plus meurtri devant la Syrie (933), l’Afghanistan (651) et l’Ukraine (580).
ACP/C.L.