Grèce: refonte de l’armée pour un montant de 25 milliards d’euros

Kinshasa, 2 avril 2025 (ACP).- Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a annoncé, mercredi,  avoir disposé de 25 milliards d’euros pour procéder à la refonte -des forces armées- la plus importante de l’histoire moderne du pays dans un contexte de défis grandissants pour la sécurité de l’Europe, ont rapporté les médias internationaux.

 «Dans un monde qui change avec des rythmes imprévisibles et dans un environnement international incertain, la Grèce dispose de 25 milliards d’euros pour procéder à la refonte, des forces armées, la plus importante de l’histoire moderne du pays», a déclaré Kyriakos Mitsotakis, premier ministre grec.

«Cette vaste refonte est la transformation la plus importante des forces armées dans l’histoire moderne du pays.  De l’Arctique à la mer Égée, les équilibres se modifient», a-t-il renchéri.

Selon les sources ministérielles, les dépenses de cette enveloppe d’investissements devaient s’étaler d’ici à 2036 même si le calendrier de cette réforme n’a pas été détaillé.

En effet, le chef du gouvernement a insisté devant le parlement sur l’« environnement international incertain» dans lequel baigne ce pays méditerranéen voisin de la Turquie et qui est l’un des pays de l’OTAN qui consacrent plus de 3 % de son PIB à ses dépenses de défense.

 «Cela implique de nouveaux défis pour l’ensemble du continent européen (…) mais aussi pour des pays comme le nôtre, petit pays peut-être en superficie, mais grand en importance et en dynamisme », a ajouté Kyriakos Mitsotakis.

Il a également souligné la nécessité pour la Grèce de « rester forte, stable et indépendante en raison de sa position géographique stratégique en Méditerranée orientale, aux frontières extérieures de l’Union européenne.

Renforcement du bulbe antiaérien

Outre l’acquisition de 20 avions de combat américains F-35, pour lesquels un accord a déjà été signé, Athènes veut renforcer son dôme antiaérien actuel avec des armes nouvelles, des drones navals et aériens, ou des radars.

«Ce bouclier d’Achille doit renforcer la défense antimissile et antiaérienne ainsi que des systèmes anti drones, a soutenu Mitsotakis.

Athènes a déjà doublé son budget de la défense pour 2025 par rapport à 2024, en le portant à 6,13 milliards d’euros.

De leur côté, la France, l’Allemagne et la Pologne ont annoncé vouloir renforcer leurs armées au moment où la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré que l’Union européenne devait augmenter significativement ses dépenses d’armement dans un contexte géopolitique tendu.

«La Grèce va continuer de servir d’avant-poste pour l’Europe»

«Historiquement, la Grèce a servi et continuera de servir d’avant-poste pour l’Europe, qui actuellement cherche à réorganiser sa défense dans une conjoncture internationale difficile», a déclaré Maria Gavouneli, professeure de droit international à l’université d’Athènes.

La Grèce, qui entretient des relations acrimonieuses avec son partenaire au sein de l’OTAN, la Turquie, est l’un des quatre pays de l’Alliance qui consacrent plus de 3 % de son PIB aux dépenses de défense, derrière la Pologne, l’Estonie et la Lettonie.

Située aux frontières extérieures de l’Union européenne, elle cherche ces dernières années à renforcer sa position géopolitique en Méditerranée orientale, proche des zones conflictuelles du Moyen-Orient.

Athènes a toujours justifié sa course aux armements par ses différends historiques avec Ankara, en particulier la délimitation de la zone exclusive économique (ZEE) en mer Egée qui sépare les deux voisins. ACP/UKB

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