Israël exige une «démilitarisation totale» de la bande de Gaza

Kinshasa, 18 février 2025(ACP)-  Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé mardi, que son pays exige une démilitarisation totale de la bande de Gaza à l’issue de la guerre lors d’une conférence de presse à Jérusalem, ont rapporté les médias internationaux.

 «Nous exigeons une démilitarisation totale de Gaza. Nous n’accepterons pas la présence persistante du Hamas ou de tout autre groupe terroriste à Gaza», a déclaré Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères.

« Nous voulons la libération de tous nos otages, mais aussi la réalisation de tous les objectifs de la guerre fixés par le gouvernement », a-t-il ajouté.

Le délai fixé pour le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah, a expiré mardi matin, après qu’Israël a confirmé maintenir des troupes dans «cinq points stratégiques» pour surveiller la frontière.

Mais Israël a déjà prévenu compter «laisser temporairement un petit nombre de soldats déployés sur cinq points stratégiques le long de la frontière libanaise», malgré la volonté des autorités libanaises de pousser à un retrait total.

Entré en vigueur le 27 novembre, l’accord a été conclu après deux mois de guerre ouverte entre Israël et le mouvement Hezbollah, pendant lesquels les troupes israéliennes ont pris position dans le sud du Liban, à la frontière du nord d’Israël.

Les autorités estiment le coût de la reconstruction à plus de dix milliards de dollars, tandis qu’environ 100 000 Libanais, parmi plus d’un million de déplacés, restent toujours exilés, selon l’ONU.

Malgré l’ampleur sans précédent des destructions, notamment dans les villages frontaliers, les déplacés attendent de rentrer chez eux pour constater l’état de leurs biens et récupérer les corps de combattants parmi leurs proches, laissés depuis des mois.

Les municipalités ont appelé les habitants à attendre que l’armée libanaise se déploie dans leurs villages pour garantir leur «sécurité». C’est le cas de Meiss el-Jabal, qui fait partie des zones dont l’armée israélienne a commencé à se retirer lundi, selon le responsable libanais.

«Points stratégiques»

Selon les termes de l’accord de cessez-le-feu, Israël était censé avoir achevé le 26 janvier son retrait du sud du Liban, où seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU devaient être déployés.

Le Hezbollah devait lui démanteler ses infrastructures et se retirer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne. Fin janvier, l’échéance avait été repoussée au 18 février.

Au lendemain du lancement d’une offensive militaire israélienne à Gaza en riposte à une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël, tirant des roquettes en direction du territoire israélien depuis le sud du Liban, son fief.

«Mesure temporaire»

L’armée israélienne a présenté sa décision de rester dans cinq points «stratégiques» comme «une mesure temporaire jusqu’à ce que les forces armées libanaises soient en mesure d’appliquer pleinement l’accord». Cette annonce place les autorités libanaises dans une situation délicate vis-à-vis du Hezbollah, qui, très affaibli, a estimé dimanche qu’il incombait au gouvernement libanais de pousser Israël à retirer ses troupes.

«Le Hezbollah doit être désarmé, et Israël préférerait que l’armée libanaise s’en charge, mais personne ne doit douter qu’Israël fera ce qu’il a à faire pour que l’accord de cessez-le-feu soit respecté et pour défendre notre sécurité», a déclaré le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.

Le nouveau gouvernement libanais a affirmé lundi que l’État devrait détenir le monopole des armes dans le pays et promis de libérer «tout le territoire», en plein débat au Liban sur le désarmement du Hezbollah. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Israël mène des frappes aériennes qui ont fait plus de 60 morts, dont environ 24 le 26 janvier, alors que des habitants tentaient de retourner dans leurs villages frontaliers.

L’armée israélienne avait jusqu’à mardi matin pour se retirer du Liban mais a décidé de laisser des troupes dans «cinq points stratégiques».

Restitution jeudi de quatre corps otages à Israël

Le chef de l’équipe de négociation du mouvement islamiste palestinien Khalil al-Hayya a annoncé mardi la restitution à Israël jeudi des corps de quatre otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, ont rapporté les medias internationaux. 

«Nous avons décidé de remettre quatre corps jeudi en échange de quoi Israël libérera samedi un nombre de prisonniers déterminé dans le cadre de l’accord de trêve en vigueur depuis le 19 janvier », a déclaré Khalil al- Hayya , chef de l’équipe de négociation du mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas dévoilera jeudi matin les noms des otages morts qu’il va rendre à Tsahal. Des ambulances de l’armée israélienne récupéreront les corps dans la foulée et les transporteront jusqu’à l’institut d’Abu Kabir, à Jaffa.

Une fois les victimes formellement identifiées, les autorités préviendront les familles concernées par ces disparitions.

Une septième salve de libération d’otages, cette fois-ci,vivants, pourrait ensuite avoir lieu samedi. Trois des quatorze détenus restants devraient donc quitter la bande de Gaza. L’identité des trois otages en question n’a pas encore fuité.

Depuis la libération de Sasha Trupanov (29 ans), Sagi Dekel Chen (36 ans) et Yair Horn (46 ans), samedi, il ne reste que quatorze otages libérables d’ici fin février, et la fin de la première phase de la trêve. Huit d’entre eux sont morts, selon le gouvernement israélien.

Parmi ces quatorze otages figure Ohad Yahalomi, le dernier Franco-Israélien détenu dans la bande de Gaza. Le 19 janvier 2024, les brigades Al-Nasser Salah al-Din, alliées du Hamas, ont annoncé sa mort dans un bombardement sur l’enclave palestinienne.

Le sort des trois membres de la famille Bibas est également plus qu’incertain. Shiri Bibas a été kidnappée avec ses deux enfants, Ariel et Kfir, alors qu’ils n’avaient respectivement que 4 ans et 8 mois. Le Hamas a annoncé leur mort dans un bombardement de Tsahal en novembre 2023. ACP/UKB

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