Kinshasa, 12 décembre 2024(ACP).- L’Union africaine (UA) a encouragé jeudi la mise en œuvre de l’accord conclu entre l’Ethiopie et la Somalie pour mettre fin aux tensions concernant l’accès de l’Ethiopie à la mer, a appris l’ACP de cette organisation, citée par les medias internationaux.
«J’encourage fortement la Somalie et l’Ethiopie à mettre en œuvre, sans délai, les mesures pertinentes adoptées de cet accord pour mettre fin aux tensions concernant l’accès de l’Ethiopie à la mer», a déclaré Moussa Faki Mahamat président de la Commission de l’UA.
Il a également salué un acte important de responsabilité de la part des deux dirigeants.
Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, dont les relations s’étaient tendues depuis janvier après la signature par Addis-Abeba d’un accord pour un accès à la mer avec le Somaliland, région séparatiste de la Somalie, ont trouvé mercredi un accord sous les auspices du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Le président turc a déclaré mercredi qu’il estimait que l’accord, qualifié d’historique, conclu après huit heures de négociations allait permettre d’assurer un accès de l’Ethiopie à la mer.
Selon le texte de l’accord publié par la Turquie, les parties sont convenues « d’abandonner les divergences d’opinion et les questions litigieuses, et d’aller résolument de l’avant dans la coopération en vue d’une prospérité commune ».
Il est question, notamment de travailler en étroite collaboration sur des accords commerciaux et bilatéraux qui garantiraient à l’Éthiopie « un accès fiable, sûr et durable » à la mer « sous l’autorité souveraine de la République fédérale de Somalie ». Elles entameront des discussions techniques au plus tard à la fin du mois de février, qui s’achèveront « dans les quatre mois », les divergences éventuelles étant réglées « par le dialogue, si nécessaire avec le soutien de la Turquie.
Les deux dirigeants est-africains s’étaient rendus à Ankara mercredi pour un nouveau round de négociations organisées par la Turquie, après deux premières tentatives qui n’avaient pas débouché sur des progrès notables.
Un peu plus tôt jeudi, le secrétaire exécutif du bloc régional d’Afrique de l’Est, l’Autorité intergouvernementale pour développement (Igad) et ex-ministre éthiopien des Affaires étrangères, Workneh Gebeyehu, avait salué un « accord important » qui « démontre un engagement à résoudre les problèmes bilatéraux à l’amiable ».
Le secrétaire exécutif de l’Igad, qui y voit une « étape importante », a également « souligné l’importance de ces efforts diplomatiques pour relever les défis communs et favoriser la stabilité et la prospérité dans la Corne de l’Afrique ».
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, au pouvoir depuis 2018 et prix Nobel de la paix en 2019, a, à plusieurs reprises, martelé que son pays devait avoir un accès à la mer. Fin octobre, M. Abiy a répété que l’Ethiopie n’avait « aucun intérêt à s’impliquer dans une guerre », pour l’accès à la mer.
En réaction, Mogadiscio a renforcé ses relations avec l’Egypte, rival de l’Ethiopie.
Cet accord avait ouvert une nouvelle crise entre ces deux voisins d’Afrique de l’Est qui se sont durement affrontés par deux fois au siècle dernier.
Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec 120 millions d’habitants, l’Ethiopie a progressivement perdu son accès à la mer Rouge après l’indépendance en 1993 de l’Erythrée – qu’elle avait annexée dans les années 1950.
ACP/JF