Niger: les assises nationales recommandent une transition de cinq ans au régime militaire

Kinshasa20 février 2025(ACP).- Les assises nationales au Niger ont recommandé jeudi « une durée de cinq ans renouvelables » pour conduire la transition en cours depuis le coup d’Etat de 2023 et la « possibilité » pour les dirigeants du régime militaire de se présenter aux prochaines élections, ont rapporté les médias internationaux.

«Toutes les sous commissions ont étudié la question et les participants ont dans leur écrasante majorité recommandé une durée minimale de 5 ans renouvelables pouvant évoluer en fonction de la situation politico-sécuritaire de notre pays », a déclaré Dr Mamoudou Harouna Djingarey, président de la Commission chargée de l’organisation des consultations nationales.

« Nous proposons un cahier de charge de la refondation et de l’agenda de la Confédération des Etats du Sahel, avec la possibilité pour les dirigeants des organes de la refondation de se présenter aux futures élections», a-t-il ajouté.

Selon lui, le choix souverain des délégués repose sur la nécessité d’établir une période suffisamment longue pour permettre une refondation solide, assurant ainsi les bases d’une véritable indépendance et d’une souveraineté totale dans tous les domaines : économique, politique, social et culturel.

Il a ajouté que la refondation (terme utilisé désormais en lieu et place de transition) se fera sur une durée de 60 mois, c’est-à-dire cinq ans à compter de la date de l’adoption de la Charte.

Les assises ont formulé « des résolutions » précisant que la durée de la transition peut « évoluer en fonction » notamment de « la situation sécuritaire » et « l’agenda de la Confédération des États du Sahel », dans laquelle sont réunis le Niger, le Mali et le Burkina Faso, deux pays voisins également dirigés par des juntes militaires.

Les conclusions des travaux proposent par ailleurs de conférer le « titre de président de la république » au général de brigade Tiani et de « l’élever au grade de général d’armée » en raison de son « leadership » dans la conquête de « la souveraineté » du Niger, ancienne colonie française.

Elles proposent également « une amnistie pour les auteurs du coup d’Etat du 26 juillet 2023 » qui a chassé le président civil élu Mohamed Bazoum.

Des « grâces » sont également envisagées pour de nombreux militaires condamnés pour « tentatives de déstabilisation » du pouvoir au cours des dix dernières années.

Début 2024, des concertations se sont tenues dans les huit régions du pays pour préparer ces assises et le régime militaire avait annoncé un retour à l’ordre.

Réformer le système monétaire pour favoriser la croissance économique dans l’espace AES

Les Assises ont demandé de réformer le système monétaire actuel pour favoriser la croissance économique dans l’espace AES et de promouvoir la souveraineté alimentaire et nutritionnelle à travers le développement de Chaines de valeur agro-sylvo pastorales.

Il est en plus préconisé la gestion rationnelle durable des terres et des eaux, le développement de pôles agro industriels de viande, du lait, du cuir et peau et l’accélération de la réalisation du barrage de Kandadji.

Les Assises ont également demandé l’élaboration d’une cartographie complète des ressources minières du Niger, la création d’une centrale nucléaire civile dans l’espace AES, la réhabilitation de certaines sociétés publiques et la priorisation de la réalisation des infrastructures d’intégration des pays AES.

Les réflexions au niveau de la sous-commission thématique ont porté sur la définition des grandes orientations en matière de l’exploitation des ressources naturelles du Niger, la proposition de mécanisme de financement inclusif de grand projet de développement, la proposition des mesures de refondation des paysages politique, institutionnel et juridique, en matière de l’économie et du développement durable.

Les assises ont réuni du 15 au 19 février 716 participants civils et militaires pour notamment fixer la durée de la transition. ACP/C.L.

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