Proposition de trêve en Ukraine: «La Russie ne veut pas vraiment la paix» (la cheffe de la diplomatie européenne)

Kinshasa, 17 mars 2025(ACP).-La responsable de la politique étrangère de l’Union européenne (UE) a affirmé lundi que les conditions posées par la Russie pour accepter un cessez-le-feu dans la guerre en Ukraine montrent que Moscou ne veut pas vraiment la paix, ont rapporté les médias internationaux.   

«Ces conditions qu’ils ont présentées montrent qu’ils ne veulent pas vraiment la paix, en fait, parce qu’ils présentent comme conditions tous les objectifs ultimes qu’ils veulent atteindre avec la guerre», a déclaré Kaja Kallas,  responsable de la politique étrangère de l’Union européenne.

En effet, Vladimir Poutine a jusqu’à présent posé des conditions maximalistes pour une fin du conflit, comme la cession par l’Ukraine de cinq régions annexées par Moscou, l’abandon des ambitions de ce pays de rejoindre l’Otan et le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.

Alors que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, a assuré pour sa part que Moscou exigerait des garanties « en béton » dans le cadre d’un quelconque accord de paix avec Kiev, dont la certitude que l’Ukraine n’intégrerait pas l’Otan.

Par ailleurs, lors d’un sommet virtuel organisé par Londres, une trentaine de dirigeants d’Etats et d’organisations soutenant l’Ukraine ont dans ce contexte décidé d’exercer une « pression collective » sur la Russie, qu’ils soupçonnent de vouloir poursuivre la guerre, pour la pousser à donner son aval à une suspension des hostilités.

« La balle est dans le camp de la Russie » qui « devra tôt ou tard (…) s’engager dans des discussions sérieuses », a lancé le Premier ministre britannique Keir Starmer, selon lequel M. Poutine « est celui qui essaie de retarder » les choses.

Depuis deux semaines, M. Starmer et le président français Emmanuel Macron cherchent à constituer une « coalition de pays volontaires » qui dépêcheraient des contingents sur le sol ukrainien en cas d’arrêt des combats, afin de dissuader la Russie d’ultérieurement repasser à l’attaque. Un déploiement dont Moscou ne veut pas entendre parler.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a toujours défendu l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a quant à lui assuré dimanche Donald Trump de son « soutien » aux efforts américains « directs et déterminants » destinés à mettre fin à cette guerre.

Donald Trump parlera mardi avec son homologue russe Vladimir Poutine

Le président américain Donald Trump a souligné qu’il parlerait mardi à son homologue russe Vladimir Poutine dans le cadre du rapprochement américano-russe pour mettre un terme à la guerre en Ukraine, évoquant des « partages » entre Moscou et Kiev.

« Je parlerai au président Poutine mardi », a-t-il, précisant que  beaucoup de choses ont déjà été discutées avec les deux parties, l’Ukraine et la Russie ». Evoquant des « terres » et des « usines de production d’énergie », il a souligné  que « Nous parlons de cela, de partages de certains avoirs ».

Il sied  de noter que l’envoyé spécial américain Steve Witkoff, dont le pays fait pression sur la Russie pour qu’elle accepte un cessez-le-feu avec l’Ukraine, avait indiqué que  Trump et Poutine allaient avoir « une discussion vraiment bonne et positive cette semaine ».

Selon Moscou, Kiev et Washington « veulent que tout cela se termine », a assuré le diplomate. Le Kremlin avait affirmé vendredi que M. Poutine avait remis à l’émissaire américain un message à M. Trump au sujet de sa proposition de trêve de 30 jours, entérinée par l’Ukraine mais pas par la Russie.

Une équipe de négociateurs désignée en vue de possibles pourparlers de paix

Pour le chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky, qui vient de désigner une équipe de négociateurs en vue de possibles pourparlers de paix, la Russie cherche surtout pour le moment à avoir une « position plus solide » sur le champ de bataille. « Poutine ment aussi sur le fait qu’un cessez-le-feu est supposément trop compliqué. En réalité, tout peut être contrôlé et nous en avons discuté avec les Américains », a-t-il encore dit.

Alors que l’armée ukrainienne est en difficulté sur le front, son actuel chef d’état-major, Anatoly Barguylevytch, a été limogé et son poste a été attribué au général Andriï Gnatov, selon un décret de M. Zelensky rendu public dimanche.

La situation est particulièrement délicate pour les soldats ukrainiens dans la région russe de Koursk qu’ils occupent partiellement depuis août et où les unités russes progressent actuellement rapidement. Ce week-end, l’état-major des forces ukrainiennes a diffusé des cartes montrant que la ville de Soudja, leur principale prise dans ce secteur frontalier, n’était plus entre leurs mains. ACP/C.L.

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