Soudan : 40 morts dans une attaque des paramilitairesau centre du pays

Kinshasa 20 novembre 2024(ACP).-  40 personnes ont été tuées mercredi « par balles » au Soudan, lors d’une attaque des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dans un village de l’État d’Al-Jazira au centre du pays, a-t-on appris des médias internationaux cités par Africanews.

« Il y a eu 40 morts lors d’un attaque des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui se sont livrés aux pillages au centre du Soudan à l’État d’Al-Jazira ravagé par plus d’un an et demi de guerre», a rapporté la source.

Il s’agit de la dernière attaque en date d’une série menée depuis un mois par les FSR sur les villages d’Al-Jazira, à la suite de la défection d’un important commandant paramilitaire passé du côté de l’armée en octobre, confirme la même source. 

Des témoins oculaires et des groupes de défense des droits de la personne, des villages de l’est de la province d’Al-Jazira ont été soumis à un siège total au cours des dernières semaines, y provoquant un désastre humanitaire.   

Plus de 340 000 personnes ont été déplacées depuis octobre dans cet État, une région agricole clé, naguère considérée comme le grenier à blé du Soudan, selon les Nations unies.

La flambée des violences y « met en danger la vie de dizaines de milliers de personnes », avait mis en garde vendredi le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stéphane Dujarric.  

La guerre qui oppose les FSR dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo à l’armée, conduite par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, a déjà fait des dizaines de milliers de morts, les estimations allant de 20 000 à 150 000, la plupart des victimes n’étant pas recensées, selon des médecins.

Le conflit a aussi jeté sur les routes plus de 11 millions de personnes, dont plus de 3 millions ont fui au-delà des frontières.  

Dans le village d’Al-Hilaliya, les habitants n’ont plus accès aux produits de première nécessitée et des dizaines de personnes sont tombées malades.

De nombreux déplacés arrivent dans les États voisins après avoir « marché pendant des jours », sans « rien d’autre que les vêtements qu’ils portaient sur le dos », a décrit vendredi M. Dujarric.  

Même dans les zones épargnées par les combats, des centaines de milliers de personnes déplacées sont confrontées à des épidémies, dont le choléra et à une famine imminente, sans infrastructures d’accueil ou de prise en charge.  

« Ils doivent désormais s’installer à l’air libre, y compris les enfants, les femmes, les personnes âgées et les malades », a relaté M. Dujarric.  

Selon les Nations unies et les responsables sanitaires, le conflit a contraint 80 % des établissements de santé des secteurs touchés par le conflit à fermer leurs portes.

Pour l’ONU, le Soudan est actuellement confronté à l’une des pires crises humanitaires de mémoire récente, avec 26 millions de personnes souffrant d’une faim aiguë. ACP/C.L.  

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