USA-Angola : «Notre passé conflictuel est maintenant révolu» (Joe biden)

Kinshasa 4 décembre 2024 (ACP).- Le président Américain a affirmé mercredi  que le passé conflictuel entre son pays et l’Angola qui remonte à la guerre froide, est maintenant révolu, au cours de sa visite en Angola, a appris l’ACP de source officielle citée par les medias internationaux.

« Notre passé conflictuel, qui remonte à la guerre froide, est maintenant révolu. C’est aussi un point de bascule dans nos relations, qui sans l’ombre d’un doute, connaîtront de nouvelles dynamiques à partir d’aujourd’hui », a déclaré Joe biden.

 « On espère travailler ensemble pour attirer des investissements directs vers l’Angola et on espère ouvrir des opportunités de commerce pour les investisseurs angolais aux États-Unis », a-t-il ajouté.

Joe Biden, en fin de mandat, s’est dit fier d’être le premier président américain à visiter l’Angola, ne cachant pas son intérêt pour le pays et le continent.

« Les États-Unis sont entièrement avec l’Afrique, et avec l’Angola. Mon administration a déjà investi plus de trois milliards de dollars en Angola. Le futur du monde est ici en Afrique », a révélé Joe Biden.

Durant leur rencontre, le chef d’État angolais Joao laurencio a tenu à rappeler que les relations entre Luanda et Washington, remontent à la guerre froide et n’ont pas toujours été amicales. À l’époque, les États-Unis soutenaient l’UNITA, le principal parti d’opposition angolais, tandis que l’URSS finançait le parti aujourd’hui au pouvoir, le MPLA.

Le président Américain a, à cette occasion évoqué la question des investissements dans le secteur des énergies renouvelables et des télécommunications, avant de se rendre au Musée National de l’Esclavage, pour prononcer son seul discours.

S’exprimant au Musée national de l’esclavage de Luanda, Joe Biden a annoncé une nouvelle aide de plus d’un milliard de dollars, répartie sur 31 pays, « pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques ».

« L’Afrique australe fait face depuis plusieurs mois à la pire sécheresse jamais enregistrée, liée au phénomène climatique El Nino, affamant des millions de personnes » a-t-il déclaré

Il a par ailleurs qualifié la traite des esclaves de « péché originel » qui « a hanté » les États-Unis. « Au XIXe siècle, l’Angola a fourni un grand nombre d’esclaves dans la traite en direction des Amériques », a-t-il dit.

Biden promet d’investir « autrement » que la Chine

« Pour les investissements des Etats-Unis par rapport aux investissements à d’autres, il ne s’agit pas de faire plus ou moins, il s’agit de faire autrement. Nous en voyons d’autres arriver avec de très gros chèques, construire beaucoup de choses, mais cela vient avec des taux d’intérêt élevés, avec des conditions vraiment difficiles et sans engagements pour la société civile des pays africains », a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche.

« Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, soutiendrait ce projet, conçu comme une vitrine de la stratégie américaine face aux gigantesques chantiers d’infrastructures financés par Pékin en Afrique », a-t-il ajouté.

En se rendant dans le port angolais de Lobito, Joe Biden  tente, juste avant de quitter le pouvoir, d’expliquer en quoi les Etats-Unis doivent faire « mieux » mais pas forcément « plus » que la Chine pour regagner en influence sur le continent africain.

Il avait entamé son voyage mardi par une rencontre avec le président Joao Lourenço, considéré comme un solide allié par les Etats-Unis, et par un discours évoquant en particulier l’esclavage.

Il effectuera une visite du port de Lobito, à environ 500 kilomètres au sud de la capitale Luanda, puis d’une entreprise agroalimentaire, avant des rencontres avec le président angolais, ceux de République démocratique du Congo et de Zambie, et le vice-président de Tanzanie, ainsi que des chefs d’entreprises.

Joe Biden devrait annoncer de nouveaux investissements de 600 millions de dollars dans le « Couloir de Lobito », un vaste projet d’infrastructure et d’échanges commerciaux.

De 45 jours à 45 heures

Dans un premier temps, le « Couloir de Lobito », projet également soutenu par les Européens, doit permettre de réduire de manière spectaculaire le temps de transport de minerais entre la RDC ou la Zambie et la côte: de 45 jours aujourd’hui par la route à 40 à 50 heures par train.

Le président élu républicain promet la fermeté face à la Chine, et entend en particulier déclencher un bras de fer commercial.

Reste que pour faire du « Couloir de Lobito » un réel succès, les Etats-Unis devront coopérer avec la Chine. Cette dernière « domine le secteur minier en RDC et en Zambie », rappelle Mvemba Phezo Dizolele, expert au Centre d’études stratégiques et internationales, un institut de recherches basé à Washington.

Pour ses détracteurs, ce « Couloir de Lobito » est un projet « d’exploitation et d’accaparement » des richesses minières africaines en réalité « comparable aux +Routes de la Soie+ », le gigantesque plan d’infrastructures mondial chinois, souligne-t-il.

ACP/C.L.

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