Agriculture : les semences, un intrant stratégique avec  beaucoup d’enjeux

Kinshasa, 10 mai 2024 (ACP).-  Les semences sont un intrant stratégique des systèmes de production agricole ayant beaucoup d’enjeux  pour la survie des sociétés rurales, selon un agronome lors d’un atelier tenu vendredi à Kinshasa, capitale de la République  démocratique du Congo sur  l’évolution des dispositifs publics et privés en matière de sélection végétale.

« La semence est un élément stratégique des systèmes de production agricole ayant beaucoup d’enjeux dans le monde rural. Sans semences de qualité et adaptées aux évolutions des contextes pédoclimatiques, la survie des sociétés rurales serait compromise », a déclaré René Nzau, agronome et coordonnateur des associations des  agriculteurs de Kimweza.

Organisé sous le thème : « l’Evolution des dispositifs publics et privés en matière de sélection végétale », cet atelier qui de 6 jours a pour objectif la mise en lumière, au regard des dispositifs et contraintes existantes dans les pays riches, des enjeux associés à la sélection,  multiplication et diffusion des semences.

Selon le coordonnateur,  le travail de sélection permettant de produire des variétés adaptées aux besoins des sociétés est autant fondamental que celui de la multiplication des semences et plants présentant les caractéristiques favorables lors de leur semis.

Il a, à cet effet, rappelé le rôle  des paysans dans la domestication des espèces.

« Nos ancêtres ont pratiqué des sélections principalement massales mais aussi basées sur des caractères recherchés des plantes entières, caractères parfois associés à des spécificités culturelles des sociétés rurales », a fait savoir M. Nzau.

A l’en croire, il s’agit le plus souvent de variétés populations  ayant une grande diversité génétique. Elles contribuent encore aujourd’hui à l’alimentation d’une part importante des populations du globe.

« Les paysans ont domestiqué des milliers d’espèces mais seulement 150 d’entre elles sont actuellement utilisées par les grandes filières alimentaires, 20 fournissent à elles seules 95 % des calories de l’humanité et 3 seulement d’entre elles blé, riz et maïs en fournissent 50 % » a-t-il dit.                                                                                       

Pour ce faire, il  a donné l’exemple des premiers sélectionneurs européens qui  sont partis des variétés produites par les paysans et ont utilisé de nouvelles méthodes permettant d’obtenir plus rapidement des plantes ayant les caractères qu’ils recherchaient notamment la productivité, legoût, larésistance à une nouvelle maladie.

M. Nzau a reconnu que la semence est devenue un « intrant coûteux que les organismes économiquescherchent à vendre chaque année aux agriculteurs. Par exemple, les agriculteurs de l’équateur en RDC qui souhaitent cultiver du maïs ou de l’huile de palme sont confrontés au problème du coût de ces semences par hectare qui est impressionnant.

Il a estimé une moyenne100$ pour la semence du maïs et 100 $ pour l’huile soit, 10 à 20 % de la valeur de la production espérée selon les années et surtout qu’il s’agisse d’hybrides.

L’agriculteur doit racheter la semence chaque année sinon la production baisse nettement s’il ressemait la production. Pour les semences non hybrides (céréales à paille, légumineuses, etc.), les variétés utilisées dans les pays sont principalement des variétés d’obtenteurs privés mais, de fortes différences existent entre pays en matière de schéma de multiplication et de collecte de royalties. ACP/Kayu

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