Kinshasa, 19 janvier 2025(ACP).- Un spécialiste dans le secteur du numérique a relevé qu’avec 25 millions des personnes connectées à l’internet confirmés par l’autorité de régulation du secteur, la République démocratique du Congo est détentrice d’un potentiel enjeu énorme, lors d’un entretien, dimanche à Kinshasa, avec l’ACP.
« L’enjeu est énorme dans le secteur du numérique, nous sommes une population de près de 100 millions d’habitants, avec environ 25 millions de personnes connectées à internet d’après les dernières statistiques de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (Arptc), ce qui veut dire que 25 millions des consommateurs potentiels peuvent consommer un produit d’au minimum 1 USD ou moins que ça », a déclaré M. Trésor Kalonji, spécialiste du numérique.
D’après lui, la RDC a déjà 25 millions des consommateurs potentiels à qui l’on peut offrir un produit ou un service en utilisant le numérique comme moyen ou canal, pour soit acheter un produit classique ou un produit du numérique à part entière représentant une ressource importante.
« Il y a des pays en terme de potentiel qui n’ont pas ces chiffres, le Congo Brazzaville est à 6 millions d’habitants, ce qui veut dire que l’internet représente un chiffre en moins. C’est à nous la RDC de profiter de cette masse en terme de connectivité », a-t-il ajouté.
Le numérique, un secteur en perpétuelle croissance
Ce spécialiste et pratiquant du numérique a indiqué que ce secteur en pleine croissance dont l’avantage est dans une nouvelle technologie ou fonctionnalité émergente qui apparaisse ou qui repoussent les limites, notamment l’arrivée de la 5G. Cette technologie accroît les possibilités encore inexploitées dans le domaine de l’internet au niveau de cet écosystème.
D’après lui : « c’est difficile de déterminer quel type des métiers intéressent les gens, mais généralement les gens se heurtent vers un métier lorsqu’il y a offre et demande mais surtout lorsque les opportunités économiques autour de celui-ci se font ressentir ».
Il a, à cet effet, évoqué à titre d’exemple « le comminity management », qui d’après lui, était il y a 10 ans un métier méconnu, aujourd’hui c’est une fonction qui est devenu un cœur des métiers dans les entreprises.
« Avec l’arrivée de la 5G nous verrons apparaître énormément des métiers comme le » drop shopping » où l’on va utiliser des drones notamment pour effectuer des livraisons et contourner les obstacles logistiques qui existent comme les embouteillages et les mauvais états des routes dans notre pays. Cette technologie existe déjà en Chine et dans d’autres pays développés », a soutenu M. Trésor Kalonji.
Les contraintes
A en croire ce spécialiste, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans le secteur du numérique, il y a notamment le cadre réglementaire au niveau de la loi sur l’entrepreneuriat qu’il faut mettre en place.
« Il y a les aspects réglementaires que fiscaux à encadrer, parce qu’il faut éviter qu’il y ait confusion entre le régime applicable aux PME avec celui des start-ups, qui va venir et qui n’ont pas les mêmes contraintes en terme de charge d’exploitation ou des produits et services », a-t-il souligné.
Pour les startups, les produits qu’ils vont mettre sur place sont essentiellement numérique, avant de s’interroger sur sa soumission à la TVA.
Autant des questions qui se posent pour voir si le cadre que l’état mettra en place pourra permettre aux start-ups de pouvoir évoluer. C’est avec ces startups là que l’informel dans le numérique va laisser place à une économie numérique beaucoup plus structurée et mieux régulée.
A cet effet, a-t-il poursuivi, l’on assiste déjà à un cloisonnement des startups éphémères qui ne proposent pas les produits de qualité en termes de sécurité, de viabilité. Il y a des « crypto traders » qui se multiplient, il y a ceux qui se lancent dans le piratage et la distribution des produits numériques contrefaits.
« Il y a vraiment beaucoup à faire, c’est d’abord un grand travail de régulation, d’encadrement, d’éducation, parce que l’entrepreneuriat n’est pas un domaine réservé à tout le monde, il faut avoir un background. Les entrepreneurs doivent être capables de mettre en place des produits qui vont apporter un changement dans notre mode de vie, dans notre façon de consommer », s’est-il confié.
Enfin, il a conclu en affirmant que l’entrepreneuriat marche avec l’innovation, c’est ce qui fait une économie dynamique et qui crée des valeurs. Ce spécialiste dit croire que le numérique va jouer un grand rôle dans l’émergence de la RDC à l’horizon 2050. ACP/C.L.