Kinshasa, 15 juin 2025(ACP).- Le gouvernement provincial de Kinshasa, en République démocratique du Congo, a été invité dimanche par un expert, au cours d’un entretien avec l’ACP, à envisager le système de télétravail afin de permettre aux travailleurs de réduire leur déplacement et diminuer les embouteillages.
«Le gouvernement provincial doit envisager déjà le système de télétravail. Ce système permet aux travailleurs d’utiliser l’outil numérique et informatique afin de se déplacer moins et réduire les embouteillages », a déclaré M. Patrice Musoko, économiste et président de l’Association des consommateurs des produits vivriers (Ascovi).
Il a ajouté que la mobilité des personnes n’est pas seulement un problème des routes, mais aussi un problème d’aménagement du territoire et de la gestion de la chose publique.
Selon lui, les décisions prises récemment par le gouvernement provincial de la ville urbaine de Kinshasa a influencé énormément l’économie nationale, poussant certains conducteurs de gros camions à déclencher une grève qui aurait pu amener à la hausse des prix de certains produits de première nécessité, car, a-t-il dit, « le temps, c’est l’argent ».
La ville de Kinshasa regorge des institutions financières, économiques, sociales et administratives de l’ensemble du pays. A cet effet, le gouvernement provincial devrait avant de prendre une décision, de procéder à un sondage, une enquête sur le terrain et discuter longuement avec les opérateurs économiques, pour éviter un risque de grève ou encore de pénurie, a-t-il recommandé.
«Les entreprises brassicoles et autres sont en difficultés. Car elles sont habituées de travailler pendant la journée. Maintenant, les petits commerçants et les détaillants sont également obligés de travailler pendant la nuit pour réceptionner leurs marchandises. L’une des conséquences de cette décision est l’adaptation de cette mesure par rapport à notre législation en matière de travail. Donc, il faut à tout prix des mesures d’encadrement de cette décision », a-t-il expliqué, soulignant qu’avec l’insécurité des bandits armés actuellement dans la ville, il est difficile aux opérateurs économiques d’effectuer des transactions financières pendant la nuit.
Le ministre de l’Economie nationale avait publié récemment une décision donnant libre cours aux conducteurs de grands camions de circuler librement à Kinshasa, annulant ainsi les restrictions du gouvernement provincial. C’était une façon d’éviter la pénurie des produits, avait-il justifié. ACP/JF