Kinshasa, 6 septembre 2024 (ACP).- Le programme «JICA CHAIR», une initiative de partage d’expérience unique de développement et modernisation du Japon avec les pays partenaires en matière des réformes foncières, a été lancé vendredi lors d’une conférence à l’Université de Kinshasa par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
«Aujourd’hui en lançant ce programme en RDC, nous ouvrons une nouvelle ère de coopération et d’échanges entre nos deux pays. Nous voulons non seulement partager de connaissances, mais aussi renforcer les capacités locales, encourager la recherche et offrir des opportunités de partager nos expériences communes, profitables pour les progrès de nos pays liés par une amitié de plusieurs décennies», a déclaré M. Okitsu keiichi, représentant de la Jica RDC.
Ce programme consiste à promouvoir une meilleure compréhension de méthodes et des approches qui ont permis au Japon de se transformer en une nation moderne, prospère et pacifique, tout en préservant ses traditions et ses valeurs.
Mais aussi de faire de ce programme un exemple de coopération académique internationale fructueuse, qui saura inspirer d’autres collaborations futures pour engendrer des transformations durables.
C’est dans ce cadre que le professeur Takeuchi de l’Université des études étrangères de Tokyo, qui a mené des études sur l’économie politique de la RDC et d’autres pays d’Afrique, a été convié à cette conférence pour aborder le thème: «Vers une gestion foncière efficace: leçon du Japon et défis de la RDC».
«Ce n’est pas pour entraver des efforts mais plutôt pour vous encourager à trouver une meilleure méthode des gestions et des réformes foncières nécessaires pour améliorer la vie des populations vivant dans les zones rurales», a-t-il dit.
D’après lui, si l’Etat congolais peut suivre l’exemple des autres pays sur la réforme foncière qui inclut toujours des objectifs économiques, mais aussi des raisons politiques et qui est étroitement liée à la construction de l’Etat, le cas du Japon est typique .
La réforme foncière et la convention des conflits fonciers
Par ailleurs, le professeur Yves Aloni de l’Université de Kinshasa, a laissé entendre que, s’il y a une matière qui remplit les cours et tribunaux, ce sont des conflits fonciers, car à ce jour plus de 80% de conflits devant les juridictions civiles portent sur le foncier.
Il a soutenu que jusqu’à 1960, il n’y avait pas autant de conflits qu’à ce jour où l’on atteint plus de 19.000 conflits fonciers, parce que les textes tels qu’ils étaient établis étaient soumis par un régime bien particulier et bien respecté.
«Si au Japon le titre foncier est puissant, chez nous le titre foncier n’est qu’un simple papier alors que d’après le texte on lui accorde la force authentique et spéciale. Aujourd’hui, avoir un titre n’est pas sécurisant et cela a un impact négatif sur le climat des affaires, la sécurité juridique comme judiciaire», a déclaré le Pr. Yves Aloni.
De son côté, le recteur de l’Université de Kinshasa M. Jean-Marie Kayembe Tumba, a remercié l’ambassadeur du Japon et le représentant de la JICA, étant un partenaire de la RDC plus particulièrement de l’Université de Kinshasa (UNIKIN).
«Ce partenariat permettra certainement à la RDC à gérer ces chantiers et surtout que nous avons régulièrement des conflits fonciers, et voir comment éventuellement copier un modèle et comment réussir l’implémentation chez nous en RDC», a-t-il conclu.
Le programme JICA CHAIR offre aux étudiants, chercheurs et aux leaders de demain l’opportunité de suivre des séminaires sur l’expérience de développement du Japon, en recevant des intervenants experts venus du Japon pour animer des conférences intensives sur des sujets clés, tels que la modernisation économique, la gouvernance, la paix et la stabilité sociale.
ACP/ODM