Kinshasa, 25 mars 2025(ACP)- La République démocratique du Congo doit attirer les investissements stratégiques qui favorisent la transformation locale et non l’exportation brute, a déclaré le ministre des Mines, lors d’un atelier de réflexion lancé lundi à Kinshasa.
«Nous devons attirer les investissements stratégiques qui favorisent la transformation locale et non l’exportation brute», a déclaré Kizito Pakabomba Kapinga, ministre des Mines.
«Avec ses importants gisements, la RDC ne doit plus être une simple terre d’extraction de ses minerais, mais plutôt devenir un «acteur clé» de cette transformation énergétique”, a-t-il dit.
Il a souligné que le pays détient 70% des réserves mondiales des ressources naturelles, ce qui lui permet d’occuper une place centrale dans la transition énergétique mondiale.
«Avec 70% des réserves mondiales de cobalt et d’importants gisements de cuivre, lithium, nickel et autres ; notre pays détient la clé de la technologie du futur», a fait savoir Kizito Pakabombo.
Cependant, il a dénoncé l’agression barbare dont est victime la RDC de la part du Rwanda, laquelle est alimentée par les convoitises autour des ressources naturelles du pays qui, en réalité, devraient être une bénédiction pour la nation congolaise.
Pour le ministre Kizito, il est impératif que la RDC reprenne le contrôle de ses ressources pour qu’elles profitent réellement aux Congolais.
C’est pour cela, a-t-il dit, le pays doit agir à travers des décisions fortes et courageuses, notamment renforcer la transparence et la gouvernance de manière à ce que chaque dollar issu des mines bénéficie aux Congolais et au développement de la nation.
«Nous devons aussi développer les infrastructures énergétiques et de transport pour libérer les pleins potentiels du secteur minier et enfin établir un cadre légal stable et attractif qui protège les intérêts des investisseurs , de l’État congolais et des communautés locales”, a suggéré le ministre des Mines.
Défis à relever
Par ailleurs, Kizito Pakabomba a relevé de nombreux défis, citant notamment le déficit énergétique, les impacts environnementaux, la nécessité d’une gouvernance rigoureuse afin que chaque Congolais puisse bénéficier réellement de ces richesses.
Il a recommandé que le pays développe ses propres usines de batterie et de raffinage pour capter la valeur ajoutée localement, sécuriser les sites miniers afin que les ressources financent le développement, diversifient les productions pour anticiper les besoins du marché et garantir la compétitivité.
A l’heure de la transition énergétique, le ministre des mines a insisté sur le fait que la RDC doit saisir cette opportunité historique, car la transition énergétique est une chance unique pour le pays, s’il veut avoir le contrôle.
Pour cela, la RDC ne peut rester spectatrice pendant que d’autres s’enrichissent grâce à nos richesses.
“Il est temps d’imposer nos conditions, de protéger nos intérêts et de faire de nos richesses un moteur de paix, de prospérité et de souveraineté nationale”, a-t-il dit, avant de souligner que ” face aux convoitises, nous devons être forts, face aux défis, nous devons innover et face à l’histoire, nous devons être à la hauteur”.
Organisées par le secrétaire technique de l’ITIE-RDC, ces assises de deux jours avaient comme objectifs entre autres de renforcer les capacités des parties prenantes sur les stratégies d’atténuation et d’adaptation aux changements climatiques, d’encourager le dialogue entre les différents acteurs. ACP/C.L.