Goma, 20 décembre 2023 (ACP).- Plus de 160.000 paysans du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, sont soumis au paiement des taxes illégales dans les zones occupées par les terroristes, a-t-on appris, mardi, de la note de plaidoyer des producteurs agricoles.
«Que ce soit du côté des forces loyalistes ou du côté de l’ennemi, il y a partout des barrières érigées favorisant le rançonnement de la population par des perceptions illégales. Près de 160000 paysans encadrés par 52 organisateurs de la Fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo (FOPAC) sont soumis à cette situation», a soutenu Me Annette Kanyere, chargée de plaidoyer de la Fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo au Nord Kivu (FOPAC-NK).
Et d’ajouter : «En cette période de guerre dans la province du Nord-Kivu, la création des barrières routières pour des perceptions illégales s’est accentuée en milieu rural. Mais aussi, l’insécurité en milieu rural faisant que les paysans ont difficile à accéder à leurs champs ne veut pas dire son dernier mot».
«Les défis liés à l’agriculture en RDC et en particulier dans la province du Nord-Kivu sont bien connus et pour les relever», signale- t-on, le paysan exige du gouvernement une considération de l’agriculture. La FOPAC a dénoncé dans son plaidoyer, la destruction des tissus socio-économiques par la guerre qui ne veut toujours pas dire son dernier mot.
Dans la même note de plaidoyer, la FOPAC/Nord-Kivu a répertorié à titre illustratif seulement sur la route Sake-Kichanga-Kanyabayonga plus d’une vingtaine de barrières qui font payer non seulement les véhicules ou les motos mais aussi les passagers à des montants forfaitaires variant entre un total de 30.000 et 50.000 franc congolais par personne. Aussi, d’autres perceptions particulières sont observées lors de l’évacuation de la production agricole par les différents services étatiques opérationnels au niveau des barrages routiers qui n’ont rien à voir avec les obligations légales.
13 recommandations du paysan adressées aux gouvernants
Les membres des organisations du mouvement paysan, tout en encourageant les efforts consentis pour ramener la paix en RDC dans sa partie Est, ont estimé qu’il est possible de faire mieux par la matérialisation de treize propositions formulées en termes de recommandations.
C’est entre autre: «L’identification de vrais acteurs matériels et intellectuels des actes sanglants et destructeurs dans la province; la prise en compte des informations fournies par les populations locales victimes et l’utilisation des stratégies adaptées à la situation d’insécurité apparentée à la guérilla; l’arrestation ou la mise hors d’état de nuire de tous les seigneurs de guerre en liberté; l’accélération du processus de démobilisation et réinsertion sociale des démobilisés en respectant les engagements des uns et des autres ainsi que l’identification et la surpression à l’intérieur de la province de toutes les barrières illégales tel que voulu par le Président de la République», L’objectif étant l’amélioration du monde rural afin de le rendre agréable aux producteurs agricoles.
La Fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo a ensuite sollicité le concours de toute la communauté pour répondre aux inquiétudes qui affectent le monde paysan dont les effets affectent la communauté toute entière.
A la suite de l’insécurité vécue dans les bassins des productions du Nord-Kivu, rappelle-t-on, certains produits agricoles actuellement dans la région, sont importés à partir des pays voisins. C’est le cas du riz, de la pomme de terre, du maïs en graines et du haricot dont une bonne partie est importée à partir de la Tanzanie, de l’Ouganda. ACP/Kayu