Plaidoyer pour  l’adoption d’une loi anti-corruption en RDC

Kinshasa, 26 Juillet 2023 (ACP).- Un appel à doter la République démocratique du Congo d’une loi anti-corruption, a été au centre d’une matinée d’échanges mercredi à Kinshasa, entre la Fédération des entreprises du Congo (FEC)  et l’Agence de prévention de lutte contre la corruption (APLC), a constaté l’ACP.

« Le souhait de la FEC est de doter la RDC d’une loi anti-corruption, qu’elle n’a pas, et en vertu de la création de cette loi, les procédures d’intervention des institutions étatiques, s’agissant de la corruption seront utilement préciser. Etant une infraction sous-jacente de blanchiment des capitaux, la qualification de cette infraction, pourrait être clairement énoncée dans cette loi », a fait savoir son administrateur  délégué, M. Justin Kimona Bononge, à cette occasion.

Au cours de cette matinée qui avait pour thème, « les modalités de collaboration et d’intervention auprès des entreprises », il a relevé également que la FEC a toujours entretenu des bons rapports de collaboration avec des institutions chargées de combattre les mauvaises pratiques dans les affaires et de lutter contre la corruption, particulièrement  dans son volet de prévention relative à la sensibilisation, la formation et à la réforme engagée, ajoutant que le patronat congolais a mis en place des politiques internes de transparence, associés aux initiatives nationales.

Collaboration sur des études menées pour prévenir la corruption

« Nous pouvons collaborer sur des études à conduire en matière de réformes pour prévenir la corruption par  l’élaboration des stratégies  analysant des mesures anti-corruption, à l’instar de ce qui a été fait avec le climat des affaires de la Présidence de la République, dans les enquêtes qui ont produit le baromètre national dont les résultats ont été présentés à la cité de l’Union africaine, en présence du président de la République », a indiqué M. Kimona.

Pour lui, il y a d’autres structures étatiques qui vont se joindre à l’Agence de prévention de lutte contre la corruption (APLC), pour faire en sorte que la corruption et blanchiment puissent être contrôlés.

Selon les études menées par certains analystes, elles  démontrent que la corruption augmente d’au moins 10% de charge d’exploitation des entreprises et cela est susceptible d’affecter négativement le climat des affaires et d’entamer jusqu’à 60% la compétitivité économique sur le marché international.

 En revanche, les entreprises qui ont mis en place la gouvernance anti-corruption ont réduit de 50% les incidents de la corruption, et leur reproduction, a affirmé M.Kimona.

« Je voudrais vous rassurer à cette occasion que la FEC est légaliste et ne peut pas s’opposer aux missions reconnues à l’APLC qui sont nobles et pertinentes aux yeux du monde des affaires dans la mesure où elles permettent aux entreprises d’améliorer la gouvernance, de garantir la concurrence entre acteurs et de contribuer à l’environnement propice au commerce, à l’investissement. L’insertion profitable de notre économie sur le marché mondial et régional en dépend », a-t-il souligné

En effet,  sur le plan initiatif, a dit M.Kimona , il observe aujourd’hui, le fait que plusieurs Etats engagés dans la lutte contre l’anti-corruption adoptent une législation spécifique en la matière. Ceci, selon lui, a l’avantage de prendre en charge, les contours rationnels du concept corruption et de lui donner un contenu internationalement admis en s’inspirant des conventions des Nations unies et de l’union africaine.

« Certains analystes estiment que ce manque d’édition spéciale serait à la base des plusieurs controverses qui pourraient générer des chevauchements, empiètements des services publics préjudiciables à la gouvernance administrative de la lutte contre la corruption »,a noté l’orateur

Une Campagne de lutte anti-corruption en vue  

Par ailleurs, M. Thierry Mbulamoko coordonnateur de l’APLC, a envisagé une campagne médiatique à travers la ville de Kinshasa, avec des affiches « STOP CORRUPTION », aux côtés d’autres campagnes de sensibilisation en cours.

Il a rappelé que la RDC avait validé une stratégie de la corruption en 2010, sous l’impulsion de l’Observatoire de surveillance de l’éthique en milieu professionnel (OSP), mais cette stratégie n’a pas été mise en œuvre parce qu’il n’avait pas de volonté politique à l’époque.

« Lorsque l’APLC a été créée, nous avons pris soins de reprendre l’ancienne stratégie nationale en l’actualisant et en l’alignant selon les standards internationaux et nationaux en fonction des réalités de terrain ».a renchéri le coordonnateur.

L’APLC est considérée comme l’Autorité nationale en charge de la lutte contre la corruption. Dans ce cadre, elle se charge de coordonner  tous les services et institutions publics qui luttent contre la corruption, le blanchiment d’argent et infractions assimilées. C’est ainsi qu’elle a créé une  Task force avec l’Inspection générale des Finances (IGF). ACP/

Fil d'actualités

Sur le même sujet