(Jean Jacques Lukusa envoyé spécial de l’ACP à Kisantu)
Kisantu, 09 novembre 2023 (ACP).- Le retard du projet d’appui à la connectivité et au transport (PACT) en République démocratique du Congo, est consécutif au changement de procédure de mise en vigueur de la Banque mondiale, a –t-on appris d’une source administrative jeudi. « La cellule infrastructures du ministère des Infrastructures et travaux publics avait déjà travaillé pendant plus de six mois suivant la procédure de post qualification. Neuf mois après, la direction de la Banque mondiale à Washington, a obligé son bureau de Kinshasa de procéder à la pré-qualification des entreprises étant donné que le projet a beaucoup des fonds qu’il faudrait protéger », a dit M. Théophile Ntela, coordonnateur de ladite cellule. Le retard, a-t-il ajouté, est dû également au calendrier de l’Assemblée nationale en ce qui concerne la procédure liée à l’adoption du projet. Cette situation, selon lui, a entraîné un retard de dix-huit mois consécutifs à la reprise de la procédure.
Mme Olga Kadima, chargée des opérations de la BM en RDC, a indiqué, dans un exposé sur le portefeuille de la Banque mondiale au pays, que celui-ci est évalué à près de 9 milliards USD, soit 8,7milliards USD, la différence proviendra du Fonds de l’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète, et de la Société financière internationale. Selon Mme Kadima cette enveloppe a été triplée en RDC, précisant que pour l’exercice fiscal 2021-2023, l’enveloppe est de trois milliards de dollars américains de ce montant. Évoquant le taux d’exécution financière, Mme Kadima a dit que l’objectif était d’atteindre 21%, mais à cause de la dissolution du Fonds social de la République et du retard dans la mise en vigueur du PACT, ce taux de décaissement est de 0% contre un objectif de 30%, représentant 1,5milliard de dollars américains. Le taux de décaissement détermine les allocations futures, les réformes à mettre en place pour que le pays bénéficie beaucoup des ressources pour de nouveaux projets.
Mme Kadima a relevé que d’autres projets sont en préparation dans le cadre du projet d’appui à la connectivité et au transport 2 pour une somme de 500 millions de dollars américains. Ce projet, a-t-elle ajouté, doit tirer des leçons du PACT 1 et du Pro-Routes qui a produit 3000 km des routes en terre battue ultra-prioritaires ; la transformation numérique pour 400millions USD ; la gratuité de l’enseignement qui a ramené beaucoup d’enfants sur le chemin de l’école, soit plus de 4 millions d’enfants.
RDC, troisième pays pour la performance dans le portefeuille de la Banque mondiale
La RDC est le troisième pays de la région Afrique ayant bénéficié plus d’engagement de la Banque mondiale en termes de financement. Ces allocations sont à moitié don et moitié crédit, a précisé Mme Olga. Cependant, les contraintes sécuritaires dans la partie Est ont affecté l’exécution de certains projets bien que la Banque mondiale soutienne l’action du gouvernement ces trois dernières années. A cet effet, elle a souhaité que soient affectés les agents internationaux qui ont la connaissance du contexte du pays et une supervision rapprochée. Elle a reconnu que la RDC est confrontée au problème de mise en vigueur, de la transmission des projets au parlement pour leurs adoptions, des finances et de la décentralisation avant d’épingler les difficultés de communication. ACP/