Kinshasa, 08 septembre 2024 (ACP).- Le renforcement de la coopération bilatérale en matière de financement du développement a été l’objet d’un échange de vue entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Indonésie, essentiellement sur le bénéfice que le « Sud global » peut tirer du Sommet Indonésie-Afrique, a appris l’ACP dimanche de source officielle.
« Nous avons échangé avec le ministre indonésien de la Planification du développement national, Suharso Monoarfa, sur le renforcement de la coopération entre les deux pays (RDC -Indonésie) en matière de financement du développement qui porte essentiellement sur le bénéfice que le Sud global peut tirer du Sommet Indonésie-Afrique », a déclaré Guylain Nyembo, Vice-premier ministre, ministre du Plan et de la coordination de l’aide au développement.
Selon la source, l’échange a porté également sur ce que l’Indonésie peut faire davantage pour renforcer la coopération Sud-Sud, et sur les coopérations bilatérales attendues de l’Indonésie.
Très sollicité lors du 2ème Forum Indonésie-Afrique, organisé du 1er au 3 septembre à Bali, petite ile de la République d’Indonésie (Asie), après son discours prononcé à l’ouverture de ce Forum, Guylain Nyembo, qui a représenté le Président de la République, Felix Tshisekedi, a participé à des réunions bilatérales et à des sessions parallèles organisées dans le cadre du Forum de Haut Niveau sur les partenariats multipartites.
Il a également accordé deux interviews aux médias indonésiens, la première à l’Unité de communication qui a organisé le Forum de Haut-Niveau sur le Partenariat mondial ; et la seconde à dix médias locaux, à la suite de sa rencontre avec le ministre indonésien de la Planification du développement national.
Dans la même journée, le Vice-premier ministre congolais en charge du Plan, a activement participé à deux sessions parallèles de grande importance, l’une, sur la thématique « Renforcer l’efficacité du financement des Objectifs du développement durable (ODD) : des engagements forts, des actions plus importantes » ; et l’autre, autour du thème « Comment l’exercice de suivi du Partenariat Mondial rend la coopération au développement plus efficace et permet aux pays de se l’approprier. »
Lors de la première session sur les ODD, le Vice-Premier ministre a évoqué le Programme de développement local des 145 Territoires (PDL-145), pour répondre à la préoccupation liée à l’identification des priorités de développement en RDC et se rassurer que la population participe réellement à la définition de ces priorités.
« Quand vous regardez la stratégie qui avait été utilisée pour recueillir les priorités en termes de ce qui devait être fait, c’est l’enquête. Le Président de la République avait décidé à ce qu’on lance une enquête au niveau de la population de base, pour développer le pays de manière inclusive. Nous avions recueilli tous les avis et avions établi les priorités en partant de grands axes du Programme de développement du pays », a indiqué à ce sujet, Guylain Nyembo.
Comme priorités issues de cette enquête, il a cité les infrastructures, la gouvernance pour améliorer la question du financement, la question du capital humain (santé, éducation).
« A partir de ces grands axes, nous avons travaillé sur la diversification en allant vers l’Agriculture qui est notre grande force », a-t-il expliqué.
« Nous avons une carte quinquennale pour faire de grands croisements à l’intérieur [du pays], et nous avons lancé les routes agricoles pour rejoindre les grands axes [routiers] dans le but d’évacuer les produits agricoles vers les grandes villes », a ajouté le Vice-premier ministre du Plan, révélant l’existance d’un plan pour permettre aux populations au niveau des provinces, de convertir leurs structures économiques et d’éviter d’utiliser les matières qui peuvent servir à la protection de l’environnement.
Une vision claire sur l’aide au développement
En rapport avec les orientations dans le domaine de la coopération, sujet abordé lors de la session Partenariat Mondial, le Vice-premier ministre a mis principalement l’accent sur deux points importants notamment : la nécessité de transparence et d’efficacité dans le processus de l’aide au développement.
« Nous avons besoin », a-t-il dit, que nos partenaires puissent se rendre compte de l’évolution qui est en train de se réaliser dans nos pays, comment nous passons d’une étape à une autre, quelles sont nos véritables priorités, où nous devons engager nos ressources pour que ça soit efficace en termes de développement de notre population ».
Pour Guylain Nyembo, la transparence est importante parce que non seulement elle permet aux pays bénéficiaires de se rendre compte de l’efficacité de l’aide au développement, et aussi de rendre compte à leurs populations de « qui fait quoi, comment et pour quels résultats. »
« A partir du moment où l’on parle de l’appropriation du processus de l’aide au développement, il est très important que la vision soit claire, que les objectifs soient bien définis. Et quand l’on prend la notion des priorités qui est aussi importante dans ce cycle, en traitant par exemple la question des financements, quand nous regardons les résultats que nous voulons atteindre, ça permet la mobilisation, l’allocation des ressources et des orientations. Ça rend efficace la réalisation des objectifs que nous voulons avoir », a-t-il dit.
Guylain Nyembo a aussi parlé de l’importance du cycle d’évaluation de l’aide au développement qui permet de relever les difficultés et de se rendre compte de l’efficacité ou non des actions engagées, dans le but d’apporter des améliorations et d’avoir de nouvelles stratégies.
Par ailleurs, il a évoqué, à cet effet, la nouvelle dynamique que la RDC est en train de mettre en place sur la coordination de l’aide au développent. « Nous voulons que tout le monde puisse se mettre d’accord », a déclaré Guylain Nyembo.
« Nous allons pour cela mettre en place un cadre règlementaire qui va organiser cet espace. Nous voulons prendre le leadership dans cette coordination parce qu’au final, cela nous concerne et c’est nous qui savons comment notre pays devra se développer », a-t-il fait savoir.
Sur la diversification de l’économie, le Vice-premier ministre a indiqué que la RDC est aujourd’hui, dans un processus sur cette question. Là aussi, c’est un point cruciale pour la RDC de s’assurer que la feuille [de route] tracée pour la diversification est partagée pour qu’elle puisse mobiliser et créer suffisamment de motivation et permettre au secteur privé de dégager des capitaux pour financer l’économie. ACP/C.L.