Kinshasa, 29 mars 2025(ACP).- La croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la République démocratique du Congo devrait ralentir à 5,1% en 2025, à en croire les projections économiques 2025-2029 présentées par le Secrétariat technique du Comité Permanent de Cadrage Macroéconomique (CPCM) au ministère du Plan, selon un communiqué consulté samedi par l’ACP.
« Les prévisions économiques du Comité Permanent de Cadrage Macroéconomique (CPCM) indiquent que la croissance du PIB devrait ralentir à 5,1 % en 2025, après une performance estimée à 6,7 % en 2024. Cette décélération est principalement due à un affaiblissement du secteur minier, traditionnel moteur de la croissance congolaise », a-t-on lu dans le communiqué du ministère du Plan.
Selon ce document, « La République démocratique du Congo amorce une phase de transition économique marquée par une croissance plus modérée en 2025, mais aussi par un renforcement de la diversification de son économie ».
La source précise que « Cette évolution a été mise en lumière dans la note de synthèse sur les perspectives économiques 2025-2029, présentée au Vice-premier ministre, ministre du Plan et de la Coordination de l’aide au développement, Guylain Nyembo, par le Secrétariat technique du Comité Permanent de Cadrage Macroéconomique (CPCM) ».
En effet, ce document stratégique, qui servira de base à l’élaboration de la loi des finances rectificative 2025, offre des projections intermédiaires des principaux indicateurs macroéconomiques, en attendant la conclusion des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la première revue du nouvel accord de la Facilité Élargie de Crédit (FEC). Cependant, ces échanges devraient permettre de valider, sur la base des réalisations à fin mars, un cadrage macroéconomique consensuel entre la RDC et le FMI.
Ralentissement de la croissance en 2025, un défi à surmonter
En effet, la progression du PIB des industries extractives devrait chuter de 12,5 % en 2024 à 7,1 % en 2025, une baisse attribuable à l’absence de nouveaux projets majeurs dans l’exploitation minière, lit-on dans ce communiqué.
Par ailleurs, signale-t-on, les grands projets ayant atteint leur pleine capacité de production, la dynamique de croissance du secteur ne sera pas suffisante pour maintenir le rythme observé ces dernières années. Cette situation met en évidence la nécessité d’accélérer la diversification économique pour réduire la dépendance de la RDC aux ressources minières.
Entre 2026 et 2029, la croissance économique globale devrait poursuivre un rythme moyen de 4,9 %, traduisant une phase de consolidation et d’ajustement structurel, rapporte le communiqué.
La source fait état d’un secteur hors mines en plein essor : un moteur de résilience face à la baisse d’intensité du secteur minier, le PIB hors mines affiche des signes de résilience et de dynamisme, enregistrant une croissance de 3,8 % en 2025, contre 3,1 % en 2024. Cette performance repose sur plusieurs secteurs clés de l’économie congolaise notamment le bâtiment et les travaux publics (BTP).
Ce secteur est en hausse de 5,2 % en 2025 contre 4,9 % en 2024, sous l’impulsion des investissements dans les infrastructures publiques et privées.
Quant au secteur de l’électricité, de l’eau et du gaz, il a enregistré une progression significative de 2,9 % en 2025, contre 0,8 % en 2024, grâce aux efforts de modernisation des infrastructures énergétiques. Les services marchands affichent une reprise notable avec une croissance de 3,8 % en 2025, contre 1,8 % en 2024, soutenue par l’essor du commerce et des services numériques.
Le communiqué rapporte qu’entre 2026 et 2029, la dynamique devrait s’accélérer, avec une croissance moyenne de 6,6 % du PIB hors mines, marquant une transformation progressive de l’économie congolaise.
Une diversification économique en marche : les nouveaux piliers de la croissance
L’évolution favorable du PIB hors mines s’inscrit dans une stratégie de diversification économique promue par les autorités congolaises. Cette orientation vise à réduire la dépendance aux industries extractives et à bâtir une économie plus équilibrée et résiliente.
Trois secteurs apparaissent comme les nouveaux piliers de cette transformation à savoir le BTP et les infrastructures: la construction et les travaux publics bénéficient d’un afflux d’investissements, tant publics que privés, dans des projets structurants tels que les routes, les logements sociaux et les infrastructures énergétiques. L’objectif est de stimuler la connectivité et de faciliter le développement des autres secteurs économiques.
Le secteur de l’énergie, un levier d’industrialisation avec une augmentation prévue de l’offre en électricité, la modernisation du réseau énergétique est essentiel pour accompagner la montée en puissance de l’industrialisation et des services.
L’amélioration de l’accès à l’électricité est un facteur clé pour dynamiser la productivité des entreprises et attirer de nouveaux investissements.
Le numérique et les services marchands : un potentiel de croissance exponentiel
L’essor des télécommunications et du e-commerce offre des opportunités considérables pour la diversification économique. La digitalisation croissante des services et la forte demande en solutions numériques stimulent la transformation des modèles économiques, avec un impact positif sur l’ensemble des secteurs.
Perspectives et enjeux pour une croissance durable
Alors que 2025 s’annonce comme une année de transition, les prévisions économiques mettent en évidence la nécessité de renforcer les investissements dans les secteurs stratégiques pour soutenir une croissance durable.
L’avenir économique de la RDC dépendra de sa capacité à maintenir un cadre macroéconomique stable, à favoriser les investissements productifs et à accélérer les réformes structurelles. La diversification amorcée doit être consolidée à travers des politiques économiques adaptées et un engagement fort en faveur du développement des infrastructures et de nouvelles technologies.
Si les défis restent nombreux, les bases d’une transformation économique solide sont en place. Avec une approche proactive et des choix stratégiques appropriés, la RDC pourrait amorcer un nouveau cycle de croissance inclusif et résilient, conclu ce communiqué.
ACP/UKB