Kinshasa, 10 juillet 2023 (ACP).- Le «Phénomène kidnapping» décrié actuellement à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, cause un manque à gagner, particulièrement aux conducteurs des taxis communément appelés «Ketch», ont fait savoir lundi à l’ACP des conducteurs approchés.
« Ce dernier temps, notre travail des chauffeurs taxis est complètement détruit, on ne gagne plus assez puisque les clients refusent de monter à bord de nos véhicules par peur d’être enlevés (kidnappés). Avant ce phénomène, un taxi ketch pouvait consommer 20 litres d’essence par jour pour un versement environnant 40 000 FC auprès du propriétaire, mais aujourd’hui pour atteindre 10 litres par jour, c’est tout un problème.», a déclaré Josué Kamanda, chauffeur de taxi exploitant le tronçon boulevard- quartier 1.
A ce jour, 1 litre d’essence coûte 3000 (trois mille francs congolais) à la station-service, les conducteurs des taxis, subissent d’énormes pertes faute de ne plus atteindre le volume de 20 litres d’essences de consommation journalière. Par conséquent, ils n’arrivent plus à réunir la somme exigée par le propriétaire.
« La méfiance est totale. Même nos anciens clients se méfient de nous aujourd’hui et regardent deux fois avant de monter dans nos véhicules. Ils préfèrent attendre un taxi-bus, au lieu d’un taxi ketch. La peur d’être enlevé parfois à tort est toujours présente dans le ventre surtout à des heures tardives » a dit M. Kamanda.
Des conducteurs des taxis visés par les kidnappeurs
« Plusieurs de nos collègues chauffeurs ont été inquiétés depuis le début de ces enlèvements », a révélé pour sa part, Christian Tshitenge, chauffeur de taxi, habitué de la ligne boulevard – rond-point Huileries.
« Nous ne savons plus quel client prendre dans l’arrêt des bus parce que nous avons également peur. La nuit, on ne veut plus prendre des personnes qui se promènent en groupe à bord de nos taxis, plus ils sont nombreux, plus nous nous sentons exposés », a-t-il confié.
Tous les conducteurs approchés ont encouragé le gouvernement à renforcer des mesures de sécurité susceptibles, de mettre fin à ce phénomène afin de recréer l’atmosphère de confiance qui existait auparavant entre les différentes parties.
Les services de sécurité de la ville de Kinshasa avaient récemment mis la main sur une vingtaine des présumés kidnappeurs, jugés en flagrance et reconnus coupables avant d’être condamnés à la peine capitale.
ACP/ODM