Editorial : Pas n’importe quelle paix !

Pourquoi les réseaux sociaux rwandais se préoccupent-ils tant à vouloir produire des photos d’un évènement – qui n’a pas eu lieu, d’une hypothétique rencontre en tête à tête à Addis-Abeba entre les président Félix Antoine Tshisekedi de la République Démocratique du Congo et son homologue Paul Kagame du Rwanda ?

Sur cette question, la réponse de plusieurs analystes se veut cruelle. A savoir que le malaise est de plus en plus réel dans la capitale rwandaise, et que, comme on dit généralement, la peur a vraiment changé de camp, au point de pousser certains acteurs à confier leur survie aux fake news comme un naufragé le ferait d’une branche d’arbre pourrie.

En témoigne le récent sommet d’Addis-Abeba sur la crise dans la partie Est de la RDC qui s’est tenu le week-end dans la capitale éthiopienne.

Les observateurs se sont évidemment confondus en conjectures, les uns voyant le verre à moitié plein, les autres le voyant à moitié vide.

La cruelle vérité à laquelle chacun doit faire face est que le verre a glissé des mains du président angolais Joao Lourenço et s’est brisé. Il reste désormais au leader angolais de faire ainsi la preuve de sa capacité à ramasser les morceaux et à les recoller patiemment un à un, comme un puzzle. On peut lui souhaiter du bonheur dans un exercice loin de constituer une partie de plaisir.

Dans ce mélodrame, les Congolais ont pour leur part tristement souri à l’énumération des déboires d’un sommet qui n’avait à leurs yeux aucune chance de succès sans avoir au préalable réussi à identifier les vraies questions, se réjouissant dans la foulée que leur président ne soit pas tombé dans le piège mais qu’il ait par contre campé droit sur les principes.

Un : on ne peut pas quitter son propre pays pour aller défendre des ressortissants d’un autre. Deux : il n’y a pas de dialogue possible entre le gouvernement de la RDC et les terroristes du M23. Trois : la paix ne peut être envisagée que sur la base des préalables précis, notamment le retrait des troupes rwandaises, le désarmement et le cantonnement du M23.

La ligne a ainsi été clairement tracée et le verrou mis en place. Un pari qui ne manque ni de courage ni d’audace, claironné en face d’une communauté internationale qui avait pensé tourner les Congolais et leur président en bourrique. Entre les lignes, on sait lire nettement que la RDC est en train de réunir, y compris au plan diplomatique, les outils d’une implacable dissuasion.

Non sans raison. Les derniers événements aussi bien sur le théâtre des opérations que dans les salons politiques et diplomatiques ont abondamment apporté la preuve que le Rwanda est en train de perdre pied, au point de pleurnicher auprès des Américains de tout mettre en œuvre pour stopper la RDC. Des morts se comptent par centaines dans le pays des mille collines et, à la suite du geste de nos léopards football, Kagame et son régime voient leur image dégringoler au sein de l’opinion internationale.

Il ne reste plus à l’homme fort de Kigali qu’une alternative mortelle, celle de s’entêter et de voir son régime s’effondrer. C’est à ce rendez-vous que les Congolais s’attendent désormais pour ne pas tomber dans le piège d’une paix factice à l’avantage de Paul Kagamé, de ses soutiens et des pilleurs des minerais du sang. Il nous faudra naturellement beaucoup d’unité, de solidarité et de patience. La leçon est en train d’être intégrée dans notre mode de vie, au point de pousser désormais Kagamé à réemboucher sa sempiternelle arlésienne du génocide des Tutsi. Les tutsi congolais ne se reconnaissent pas dans ce discours de division.
On lui souhaite bon pied-bon œil !

Bienvenu Bakumanya

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