Lors du huis clos convoqué à Addis-Abeba (Ethiopie) par le médiateur et président angolais Joao Lourenço, le président congolais Félix Tshisekedi a tracé des lignes infranchissables par la République démocratique du Congo victime d’une agression prédatrice de la part du Rwanda.
D’entrée de jeu, le chef de l’Etat s’est lancé dans la déconstruction du tissu de mesonges tissés par Kigali pour justifier la présence des troupes et du matériel militaire pour combattre l’armée congolaise sur le territoire congolais.
«On ne peut pas prétendre devenir protecteur d’une communauté d’un pays voisin.», a martelé le chef de l’Etat détruisant le fallacieux argument que l’armée rwandaise est en RDC pour protéger des tutsi congolais en danger d’extermination.
Les forces de défense et de sécurité congolaises protègent toutes les communautés. Et d’ailleurs, pour illustrer le non sens de cet argument de Kigali, des militaires congolais de la communauté tutsi tombent sous les balles de l’armée rwandaise et son supplétif, les terroristes du M23.
La RDC, une mosaïque composée de 450 tribus, assure une présence équitable de toutes les communautés afin d’éviter des frustrations. Les plus méritants occupent, sans complexes, des postes de grande responsabilités.
C’est ainsi que le tutsi congolais Déo Ruguiza a dirigé à la satisfaction de tous, les douanes congolaises sans gêner qui que ce soit. De même, le respecté général Bisengimana, un autre tutsi congolais fier de sa nationalité et de ses compatriotes d’autres communautés, a dirigé la police nationale des années durant.
La ligne rouge vive tracée par le président Tshisekedi devant 5 autres chefs d’Etat africains notamment Cyril Ramaphosa d’Afrique du sud, est que la RDC « ne va jamais négocier avec le M23.»
Secret de polichinelle
Pourquoi négocier avec la marionnette alors que le tireur des ficelles est bien connu, à savoir Kigali qui dote ces terroristes en troupes et en équipements militaires?
Cette position limpide du chef de l’Etat est soutenu par l’ensemble de la communauté congolaise pour qui, des négociations ne sont possibles qu’avec Kigali, qui ne se cache plus d’intervenir sur le dossier congolais.
«Cette guerre n’est pas une invention de la RDC», a dit le président Tshisekedi. C’est clair que cette guerre du M23 déclenchée en novembre 2021 a été voulue par Kigali.
Des M23 cantonnés ont repris les armes une décennie après avoir été défaits. Cela porte la signature indelébile de Kigali et dans une certaine mesure de Kampala.
La raison de cette relance de la guerre par Kigali est un secret de polichinelle. Il s’agit d' »une guerre pour continuer le pillage de mon pays et faire le bonheur du Rwanda et de ses complices. », a déclaré à voix audible, le président de la République.
Les vérités crues ayant été ainsi dites, le président Tshisekedi qui n’est pas opposé au principe d’avoir des discussions pour le rétablissement de la paix reste par contre catégorique dans sa démarche. « Je veux la paix mais pas à n’importe quel prix », a-t-il dit.
La RDC veut une paix juste qui ne s’obtient pas par l’annexion d’une partie du territoire par le Rwanda ou la cession des terres pour la création d’un nouvel Etat ou encore favoriser la prédation au profit des multinationales Occidentales.
La réunion d’Addis-Abeba va se poursuivre aujourd’hui samedi sous le leadership du président angolais Joao Lourenço. ACP/
