Kinshasa, 12 février 2025(ACP).- L’octroi des bourses d’études exclusivement aux femmes a été proposé mercredi à Matadi comme une alternative pour accroître leur nombre dans le secteur scientifique, lors de la deuxième édition de la journée de la table ronde des femmes et filles de sciences, organisée à Matadi, chef-lieu du Kongo, (sud-ouest de la République démocratique du Congo).
« Pour lutter contre les stéréotypes du genre dans les carrières scientifiques, technologiques, ingénierie et mathématiques (STIM) les bourses d’études spécifiquement destinées aux femmes sont une méthode précieuse pour accroître le nombre de femmes dans ce domaine », a déclaré Joséphine Ntumba Kankolongo, professeure à l’Université de Kinshasa dans la Faculté des Sciences et industrie.
«Dans le monde professionnel, il faut la mise en place des politiques de recrutement et de promotion favorables à l’égalité des sexes, ainsi que la création des espaces de travail où les femmes peuvent s’épanouir et réussir », a-t-elle ajouté. La Pr. Joséphine Ntumba, également Directeur générale à l’Institut supérieur des techniques médicales (ISTM), a recommandé aux femmes et filles congolaises de participer dans des conférences scientifiques et des événements de réseautage qui pouvent les aider à acquérir de l’expérience, avant de demander à l’Etat congolais de proposer une politique d’attractivité pour ces domaines, mais également mettre en place une feuille de route en matière de diversité des genres dans les domaines STIM depuis la petite enfance jusqu’à l’enseignement supérieur.
«La contribution des femmes STIM dans l’augmentation des capacités scientifiques, technologiques et innovatrices ne peut être négligée. La diversité (genre, nationalité, culture) dans le monde de la recherche et dans le secteur privé augmente la créativité, l’innovation et les performances. Les femmes ont leur façon d’agir et de réfléchir dont chaque pays a besoin pour se développer », a-t-elle martelé.
Les défis des carrières scientifiques de femmes et filles de science
La professeure Ntumba a, notamment, relevé quelques défis auxquels les femmes et filles de science font face malgré de nombreux progrès réalisés en matière d’égalité des sexes dans les STIM.
« Les femmes continuent à faire face à des défis spécifiques dans ces domaines notamment les stéréotypes de genre sont profondément ancrés dans notre société. En effet, certaines disciplines des STIM sont encore considérées comme « masculines », ce qui peut limiter la confiance des femmes dans leurs capacités, malgré leurs compétences et leur passion pour ces domaines », a-t-elle expliqué.
Elle a, en outre, parlé de l’absence de modèles STIM féminins pour les jeunes filles et femmes que ce soit dans les médias, les activités éducatives ou le milieu professionnel, ce qui peut réduire selon elle, l’identification des jeunes filles à ces disciplines, réduisant ainsi la volonté de choisir cette voie.
«Le sexisme institutionnel dans les processus de recrutement et de promotion ainsi que dans les disparités salariales persistantes entre hommes et femmes, peut orienter les jeunes filles vers des secteurs moins techniques », a-t-elle conclu. Cette activité de 2 jours a été organisée à l’occasion du 10ième anniversaire de la journée internationale des femmes et filles de science, célébré le 11 février de chaque année. ACP/UKB