Kasaï -Oriental : 10,7% des femmes cheffes de divisions dans l’administration publique constaté

Mbuji-Mayi, 11 Mars 2024 (ACP).-  Le taux  faible des femmes dans les institutions politico-administratives du Kasaï Oriental (au centre de la République démocratique du Congo), soit  10,7% de femmes cheffes de divisions provinciales sur les 56 que compte la province, a été  dénoncé lundi, par le conseil provincial des femmes.

« Ce faible taux a été constaté suite aux  enquêtes et témoignages collectés qui nous donnent les éléments suivants : l’assemblée provinciale, deux femmes élues sur les 24 députés provinciaux, soit 8,3% », a déclaré Mme Josiane Muleka, présidente du conseil provincial des femmes du Kasaï Oriental.

Et d’ajouter : « du gouvernement provincial, 3 femmes sur 13, soit 23%, administration publique, 6 femmes Cheffes des divisions sur 56, soit 10,7%, entreprises publiques, 0 femme directrice d’une entreprise publique, magistrature, 0 femme n’est présidente de la cour d’appel,  Parquet général, 0 femme procureur général. Magistrature militaire, 0 femme présidente du tribunal de garnison militaire ».

Pour elle, ce tableau sombre montre à suffisance que la promotion du droit des femmes est une responsabilité pour tous, car elle relève de la question de société, avant d’énumérer certaines causes réelles qui sont à la base de cette absence féminine, tout en plaidant pour la présence de la femme dans tous les circuits de prise des décisions.

«  À la base de cette situation, il y a les causes  structurelles, conjoncturelles et systémiques, notamment les inégalités sociales, le faible niveau d’instruction chez la femme et la fille du Kasaï. Le faible accès au moyen de production, le faible accès au numérique surtout dans les milieux ruraux. Je peux également épingler à cela, l’ignorance du concept genre et ses contours, les relations homme-femme basées sur la subordination de la femme à l’homme, la pauvreté accrue, la persistance de certaines pratiques culturelles des femmes à l’égard de la femme. Le faible esprit d’initiative et de créativité chez la femme en général au Kasaï Oriental. Les mariages précoces surtout dans les milieux ruraux. Le faible accès à des grandes superficies cultivables », a expliqué  Josiane Muleka.

Faible engagement politique des femmes

« Il a été également relevé d’autres causes liées notamment à l’engagement politique faible ainsi que la faible maîtrise de la législation nationale en la matière. Je citerais d’autres raisons comme le faible engagement politique chez la femme kasaïenne en général, la faible maîtrise de la législation nationale et de tous les instruments juridiques internationaux, régionaux, au niveau de la province. La faible connaissance sur la masculinité positive dans notre communauté », a indiqué Josiane Muleka.

« Pour remédier à cette situation, les solutions plausibles sont : renforcement de capacités organisationnelles institutionnelles et individuelles des femmes, la vulgarisation des instruments juridiques internationaux, régionaux et notamment en langues locales pour leur appropriation, la vulgarisation de l’arrêté portant interdiction de mariages précoces en langue locale, la formation sur le genre et ses concepts proches à tous les niveaux ainsi que le plaidoyer auprès des autorités traditionnelles pour faciliter l’accès à la terre et aux moyens de production partout au Kasaï Oriental et l’accès au micro finance par les femmes  de tous les territoires »,a -t-elle conclu.ACP/KHM/ODM

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