Kinshasa, 18 février 2024 (ACP).- Une association des droits des enfants a condamné samedi dans un entretien, toutes formes d’exploitations que subissent les enfants à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
« Je condamne toutes formes d’exploitation que subissent les enfants à Kinshasa. Ils sont nombreux dans les rues, exerçant des petits boulots dans les restaurants de fortune et au niveau des garages pour nourrir leurs familles, pourtant leur place est à l’école », a déclaré Hornela Mumbela, présidente de l’ONG « Equateur magazine ».
Parlant de la Déclaration universelle des droits de l’homme en son article 26, Mme Mumbela a soutenu que ‘’Toute personne a droit à l’éducation’’. Dans cette optique, a-t-elle dit, les parents ont d’une part, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à son enfant, et d’autre part, le devoir de l’accompagner jusqu’à la fin de sa scolarisation.
« Nous savons très bien que beaucoup de parents sont en difficultés, mais ils ne peuvent pas laisser à leurs enfants d’assurer la prise en charge familiale », a déploré la présidente de l’ONG « Equateur magazine, avant de les inviter à revenir sur leurs responsabilités.
« Nous invitons en outre, les associations des droits des enfants à travailler d’arrache-pied en vue de mettre fin à ce phénomène », a-t- souligné.
Kimbanseke : la prise en charge familiale assurée par un enfant de 8 ans

Relatant un témoignage qu’elle a recueilli, Mme Mumbela a affirmé qu’il existe bel et bien des mineurs qui nourrissent leurs familles. Pour preuve, elle a cité nommément le cas de Percy Yula, un enfant âgé de 8 ans, habitant le quartier ‘’Kingasani’’ dans la commune de Kimbanseke dans le sud-est de Kinshasa. « C’est grâce au métier de cireur que cet enfant prend en charge sa famille, composée notamment, de sa maman et ses trois frères », a-t-elle expliqué.
Selon elle, Percy Yula a témoigné : « Souvent, maman vient m’attendre vers 10 heures à l’arrêt de bus de ‘’Kingasani’’ pour récupérer ce que j’ai déjà gagné et aller chercher de quoi à manger ». « Maman ne fait presque rien comme activité. Elle passe son temps à penser à son mari qui l’a quitté pour aller épouser une autre femme », a-t-il relevé, avant d’ajouter qu’il est prêt à retourner à l’école si l’occasion se présentait.
ACP/KHM