Kinshasa, 08 octobre 2023(ACP).- Les acteurs politiques ont exprimé leur inquiétude sur la faible participation des femmes aux législatives de 2023 en République démocratique du Congo par rapport aux hommes, lors d’une mini enquête réalisée de vendredi à samedi au Nord de Kinshasa par les journalistes de l’ACP.
« Le faible taux de la participation des femmes aux législatives de 2023 estimé à 17%, demeure faible et nous inquiète, nous, actrices de la société civile. Car, nous voulons qu’il ait de plus en plus des femmes qui prennent part aux législatives afin d’atteindre un équilibre entre elles et les hommes, et que leur voix soit davantage portée aux instances décisionnelles », a déclaré un acteur de la société civile, Paul kabeya.
En procédant par une série de questions posées aux acteurs de la société civile qui analysent cette situation depuis des décennies, les femmes ne sont pas tellement conscientes du combat qui est sien et cela freine leur participation aux échéances électorales, certaines ne sont pas ambitieuse et manque de détermination.
« Le courage, le savoir-faire et la détermination de toutes les femmes doivent être plus vendus que leur rôle de maternité ou de ménagère. En effet, ce combat qui se veut permanent et continu devrait être approprié par toutes les femmes désireuses du changement dans le paysage politique de leur pays », a relevé M. Kabeya.
Pour une candidate à la députation nationale dans le Kongo Central, Valentine Talamaku, ‘’il est important de mentionner qu’une femme qui veut quelque chose est capable de tout peu importe sa situation économique. Plusieurs femmes se sont engagées pour relever leur pays des difficultés au cours de dix dernières années’’. Parfois, a-t-elle dit, elles n’avaient pas grand-chose, mais leur cœur et espoir ont permis à illuminer leur vie.
« En considérant ce qui précède, la femme africaine en général et congolaise en particulier paye encore le prix de son attentisme et manque d’ambition pour se mettre en ordre de bataille au même titre que l’homme qui est présent dans toutes les instances de prise de décision. Tout doit commencer par là pour que l’engagement soit total », a-t-elle souligné.
Quelles sont les obstacles à révéler ?
Par ailleurs Mme Talamaku, a affirmé que les femmes représentent la moitié de la population de chaque pays et devraient légitimement participer de manière égale aux systèmes de prise de décision. La RDC compte beaucoup des femmes compétentes et brillantes mais qui sacrifient leurs ambitions par la peur de découvrir un tout autre monde plein de soubresauts politiques, a-t-elle déploré.
Selon une défenseuse des droits des femmes, Rose Kamwanya, lorsque des femmes sont élues à des fonctions politiques, elles sont plus susceptibles d’être tenues responsables par leurs électeurs, ce qui entraîne une gouvernance réactive et transparente.
« De niveaux plus élevés de participation politique des femmes sont associés à un risque plus faible de guerre civile et à une probabilité réduite de violences politiques perpétrées par l’État (moins de meurtres, de disparitions forcées, de tortures et d’emprisonnements politiques », soutenu Mme Kamwanya.
« Le programme des Nations unies pour le développement (PNUD) souligne qu’en 2023 les obstacles importants auxquels les femmes et les filles sont confrontées pour réaliser leur potentiel, allant de la politique aux conseils d’administration des entreprises existent largement attribuables à des normes sociales profondément ancrées. De manière préoccupante, près de la moitié de la population mondiale estime que les hommes font de meilleurs dirigeants politiques que les femmes. Des stéréotypes comme ceux-ci créent des barrières à la participation équitable des femmes dans les institutions gouvernementales et nécessitent une action immédiate », a-t-elle conclu.
ACP/ C.L.