Kinshasa, 11 juin 2025 (ACP).- L’œuvre dramatique du cardinal Joseph Albert Malula dans l’expression et la promotion de la liberté de la femme et de la jeune fille en République démocratique du Congo (RDC) a été développée mercredi à Kinshasa, lors du colloque international organisé par l’archidiocèse de Kinshasa.
« L’œuvre dramatique de Malula ouvre un champ de recherche prometteur sur la valeur éthique, sociopolitique et pastorale du théâtre congolais dans l’expression et la promotion de la liberté de la femme et de la jeune fille », a déclaré abbé Josué Maku de l’archidiocèse de Kinshasa. « La pièce de théâtre +Malata Mutsingia+, nous introduit et nous éclaire dans l’humanité de la femme. Au-delà de la mise en scène et au-delà des limites géographiques, cette œuvre de Malula appelle aujourd’hui à des changements qualitatifs sur la place du théâtre dans la promotion de la femme en vue de la paix et du développement humain intégral », a-t-il ajouté.
Selon lui, avec Malula, le théâtre n’est plus seulement un art, il devient un vecteur puissant de la libération de la femme, un lieu d’expression de la féminologie malulienne. La pièce théâtrale « Malata Mutsingia » se présente en même temps comme un appel à la libération du théâtre et de la culture en République démocratique du Congo dans sa diversité, car elle est souvent trop réduite à la musique, mieux à la musique kinoise, a-t-il ajouté.
« Le cardinal Malula était promoteur de l’inculturation, chanteur, musicien, défenseur de la justice et de la vérité, fondateur d’église ou féminologue, nous oublions souvent le dramaturge qu’il a été au regard des œuvres théâtrales qu’il a écrites et qu’il nous a léguées » a-t-il indiqué, avant de faire savoir que cette dimension mérite d’être prise en compte pour rendre justice à la glorieuse mémoire de ce pasteur visionnaire. Cependant, l’abbé Maku a relevé que la pièce de théâtre « Malata Mutsingia » dévoile la capacité effective de la femme congolaise à se libérer des jougs socio-culturelles qui étouffent sa dignité humaine.
Pour lui, elle s’y dégage un triple appel, à savoir : appel à la libération de la femme congolaise, à la valorisation des œuvres théâtrales de Malula et à la libération du théâtre au féminin en République démocratique du Congo. S’agissant des défis à relever pour promouvoir la gent féminine dans le secteur dramatique, Malula a fait une multiplication de diffusion d’informations sur les femmes et le théâtre, a-t-il noté. « Pour promouvoir la femme dans les théâtres au Congolais, il y a des défis à relever. Nous allons en citer quelques-uns. D’abord, diffuser davantage d’informations sur les femmes et les théâtres (…), développer une meilleure infrastructure, une structure d’appui aux femmes dans le théâtre classique et dans le théâtre populaire, notamment grâce à des compagnies théâtrales nationales et internationales (…) », a-t-il énuméré.
Et d’ajouter : « et enfin, promouvoir un cadre juridique, un cadre public et politique viable qui appuie le théâtre, garantit les droits des femmes professionnelles du théâtre et réglemente l’utilisation et la diffusion de cet art sur les questions féminines ». Par ailleurs, l’abbé Maku a fait savoir que l’œuvre culturelle de Malula appelle à la diversité culturelle, à la mémoire collective et à l’inclusion ainsi qu’à la libération du théâtre classique, parce que souvent calfeutré dans les salles de spectacles, de plus en plus absent dans les écoles et dans les universités, limité à l’élite intellectuelle et donc généralement inaccessible à la majorité de la population. Il sied de signaler que ce colloque international sera clôturé par une messe, le samedi 14 juin 2025 à Kinshasa, en République démocratique du Congo. Il est axé sous le thème : « Les femmes dans la société et dans l’Église à Kinshasa, trente-six ans après Malula. Savoir d’hier, pratiques d’aujourd’hui et regards de demain ». ACP/