Kinshasa, 07 mai 2024 (ACP).- La stigmatisation généralisée, le manque de financement et l’absence d’un cadre réglementaire solide constituent un frein à l’épanouissement et au progrès social des enfants dont les parents sont morts du VIH/Sida en République démocratique du Congo, a appris l’ACP mardi d’un communiqué.
« Les conséquences du VIH/Sida sur les enfants ne se limitent pas à la perte des parents. Le manque de financement, l’absence d’un cadre réglementaire solide et la stigmatisation généralisée continuent de freiner l’épanouissement et le progrès social et financier de ces orphelins du Sida», a-t-on lu dans le communiqué du Réseau des encadreurs des enfants et jeunes de la rue (Reejer).
Et de souligner : « Plusieurs enfants dont les parents ont perdu la vie de suite du VIH/Sida se retrouvent forcés de travailler pour subvenir à leurs besoins. Beaucoup d’entre eux sont exposés à des risques accrus de pauvreté, de violence, d’exploitation et de discrimination. La pression de subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leurs frères et sœurs les empêche souvent de mener une enfance normale. C’est ce qui compromet leur avenir».
Selon la source, la journée mondiale des orphelins du Sida marque un moment crucial pour sensibiliser la population, stimuler les actions humanitaires et plaider pour des politiques qui améliorent la vie de ces enfants vulnérables. La perte de leur principal soutien financier signifie souvent un accès limité à l’éducation, à la nutrition et aux soins de santé. En raison du statut sérologique de leurs parents, a précisé le communiqué, ces orphelins vivent fréquemment dans un isolement social et sont victimes des stigmatisations.
Ils peuvent également souffrir de troubles psychologiques dus au traumatisme de la perte, ainsi qu’aux nouvelles responsabilités qui leur incombent. La Journée Mondiale des Orphelins du Sida appelle à une collaboration plus étroite entre les gouvernements, les ONG et le secteur privé pour combler ces lacunes. Ce Réseau d’encadrement des enfants et jeunes a, par ailleurs, invité le gouvernement à renforcer les systèmes de protection sociale de ces orphelins. Cela implique à veiller à ce que chaque enfant orphelin ait accès à un soutien financier, à l’éducation et aux soins médicaux.
« La sensibilisation au niveau local et national, comme moyen de combattre la stigmatisation, est primordiale pour briser les stéréotypes et intégrer les enfants orphelins dans leurs communautés. Nous encourageons également le partenariat du secteur public avec les privés car la collaboration entre les gouvernements, les ONG et les entreprises privées peuvent maximiser les ressources disponibles et mettre en place des programmes plus efficaces pour la protection de ces enfants », a recommandé le Reejer.
« La Journée Mondiale des Orphelins du Sida du 7 mai 2024 n’est pas seulement une occasion de sensibilisation, mais aussi un appel à l’action. En fournissant un soutien et en éliminant la stigmatisation, les communautés internationale et nationale peuvent aider ces enfants à surmonter les défis posés par cette crise et à bâtir un avenir plus radieux. Pour se faire, nous devons d’abord identifier les meilleurs pratiques et politiques pour assurer un soutien urgent, plus efficace et durable à ces enfants car la majorité d’entre eux se retrouvent dans les rues, à la merci de tout le monde », a-t-il martelé.
La Journée mondiale des orphelins du sida a été créée en 2022 par l’Association François-Xavier Bagnoud (FXB International), une ONG d’aide au développement basée en Suisse. Plusieurs organisations, regroupements et États se mobilisent afin de sensibiliser les populations au sort des millions d’enfants qui sont affectés par ce fléau et dont 95 % vivent en Afrique. ACP/
