Kinshasa, 10 juillet 2024 (ACP).- La vulgarisation des textes de lois relatifs aux violences basées sur le genre (VBG) a été recommandée par les journalistes et les organisations de la société civiles, lors d’un atelier de réseautage organisé mercredi à Kinshasa, en République démocratique du Congo.
«En guise des recommandations, nous avons formulé entre autres : la vulgarisation des textes législatifs sur les violences basées sur le genre pour une meilleure appropriation au niveau de la population et des décideurs. Ceci pour faire face aux pesanteurs socio-culturels», a déclaré Me Arthur Kayumba, expert en genre.
Il a indiqué qu’au cours de cette rencontre, les participants ont également préconisé la sensibilisation de proximité auprès de la communauté, l’impulsion d’une synergie permanente entre les acteurs du réseau de projet et les décideurs , la création des relais au niveau des décideurs, la poursuite des actions à mener pour obtenir l’adoption et la promulgation de la proposition de loi d’exemption des frais de justice au profit des victimes.
Me Arthur a souligné que cet atelier a été l’occasion pour les participants d’analyser ce qu’a apporté le projet durant sa première phase dans la défense, la promotion et la protection des droits des femmes et filles au pays.
Pour cet expert, des changements concrets ont été observés par les parties prenantes durant cette étape du projet, citant notamment la franche collaboration entre acteurs impliqués dans le projet, l’amélioration dans le traitement de l’information, l’accompagnement et l’engagement des journalistes dans la lutte contre les violences basées sur le genre.
En outre, il a relevé le succès législatif, la motivation suscitée par différentes formations organisées à l’intention des journalistes, le repositionnement de la question du genre dans les engagements politiques de décideurs et dans les rédactions des médias, le renforcement des capacités des acteurs politiques, l’appropriation collective de la question du genre au niveau des médias, des organisations de la société civile et des décideurs.
Par ailleurs, cet expert a évoqué des défis ou obstacles rencontrés par les acteurs dans la mise en œuvre du projet. Il s’agit notamment de l’absence d’une sensibilisation responsable, le manque d’information au niveau des femmes et des hommes, la difficulté d’accès à l’information, la faible volonté politique des décideurs.
De son côté, Me Lievin Gibungulu, avocat coordonnateur de la Ligue de la zone d’Afrique pour la défense des droits des enfants et élèves (LIZADEEL), est revenu sur les matières prioritaires que l’ONG pourra s’atteler pour les mois à venir.
Pour la promulgation de la loi d’exemption des frais de justice en faveur des victimes
Me Gibungulu a noté que les efforts doivent être fournis pour obtenir le vote et la promulgation de la loi d’exemption des frais de justice au profit de la victime qui est encore en souffrance au niveau de l’Assemblée nationale. Pour cela, un plaidoyer doit être mené pour obtenir les résultats escomptés.
«Étant donné que le député national qui avait endossé cette proposition de loi n’a pas été réélu, nous devons adresser une correspondance au président de l’Assemblée nationale et le rencontrer pour un échange à ce sujet», a-t-il fait savoir.
Il a aussi proposé l’élaboration d’un avant-projet sur les infractions spécifiques non prévues dans le code pénal congolais, notamment le mariage précoce et les violences conjugales.
Cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’objectif de l’ONG «Journalistes pour les droits humains» (JDH) qui consiste à impliquer les parties prenantes au programme pour la promotion, la défense et la protection des droits des femmes et filles.
Elle a eu comme objectifs globaux d’amener les participants à analyser l’impact à mi-parcours du projet dans la promotion, la protection et la défense des droits des femmes et filles en RDC, à définir des nouvelles stratégies et d’autres matières ou axes pendant cette période transitoire.
Cet atelier a réuni des membres de la société civile et des journalistes qui ont échangé sur l’impact accompli durant la première phase du projet Canada-Monde: la voix de la femme et la jeune fille, un projet tourné vers la lutte contre des violences dont sont victimes les femmes et filles en RDC. ACP/C.L.