Par Evelyne Luyelo
Kinshasa, 11 janvier 2023 (ACP) .- La Commission électorale nationale indépendante (CENI), a lancé le 24 décembre dernier à Kinshasa, les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs pour les élections de 2023. Cette activité concerne d’abord 10 provinces de l’ouest du pays et durera 30 jours par aire opérationnelle. Les opérations d’identification des électeurs étant la première étape du processus électoral, les leaders locaux et d’associations féminines invitent les femmes à s’enrôler massivement pour exercer leur devoir civique.
Pour Mme Belinda Lutandila, ancienne candidate gouverneur du Kongo-Central et rapporteur honoraire de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), il est temps que le pays ait des élections équilibrées en termes de genre. Cette native de Mbanza-Ngungu dans la province du Kongo- Central encourage les femmes à s’enrôler et même à intégrer les listes des candidatures comme indépendantes ou comme membres des partis politiques au regard de la nouvelle loi électorale qui privilégie les listes constituées à 60% des femmes. Pour ce faire, à travers l’association ‘’R2Congo ‘’, elle organise des campagnes de sensibilisation porte à porte à Mbanza-Ngungu et les villages environnants pour aider les femmes particulièrement et les hommes à intégrer le processus.
Mme Anna Mayimona, consultante genre et communication, pense pour sa part, que l’enrôlement est très important pour l’ensemble de la population et particulièrement pour les femmes car les femmes doivent marquer leurs voix comme électrices et aussi pour être candidates. Les femmes doivent, selon elle, de plus en plus s’engager pour le développement du pays et le bien-être de la communauté. Raison pour laquelle elle encourage toutes les femmes et les jeunes filles du pays à s’enrôler massivement pour participer à la destinée de la RDC.
« L’un des piliers de la démocratie étant les élections libres dans un climat apaisé, dans la transparence et d’une manière inclusive », rappelle Mme le Pr. Georgette Biebie Songo, présidente de la fondation qui porte son nom, ajoutant que l’enrôlement permet d’avoir la plus large expression des populations et il est important que celles-ci, toutes catégories confondues, s’enrôlent massivement pour exercer leur droit de vote en faveur de la candidate ou candidat le plus aguerri et capable de défendre leurs intérêts à tous les niveaux des échéances électorales. Elle appelle donc les Congolais à s’enrôler massivement pour garantir notre avenir en 2023.
Une jeune dame, la trentaine résolue dans la commune de Lemba a déclaré :« se rendre malgré elle au centre d’enrôlement, les photos des cartes sont moches. Toutes les personnes qui l’ont, ne sortent pas jolies. Je m’étais dit que suite à cela, je n’irai pas me faire enrôler, mais, la sensibilisation de ‘’Chari Congo’’ m’a fait comprendre l’importance du processus, raison pour laquelle je m’y rends ».
Depuis le début du processus, l’ONG ‘’Chari Congo’’ sensibilise les femmes à s’enrôler pour que le moment venu, elles ne disent pas que l’on a voté pour eux, renchéri, Mme Josaphat Pumbulu, responsable de cette organisation.
Du coté de Moanda dans le Kongo Central, la plupart des femmes interrogées disent avoir déjà obtenues leur nouvelle carte d’électeurs car, cette fois, elles ne veulent pas s’auto exclure du processus. Pour Mme Thérèse Kalonda, présidente du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise et membre du Conseil présidentiel d’éveil stratégique, cette année, une femme devra être élue députée. Elle encourage les femmes et la population de Moanda en général à s’enrôler massivement pour que la contrée ait plus de sièges. Suivant l’appel du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi prônant le développement à la base, cette native de Moanda village demande à tous ses compatriotes de mettre la main à la pâte pour que la ville de Moanda ait un nombre élevé de sièges à l’Assemblée nationale.
Les opérations d’enrôlement et d’identification des électeurs dans l’Est du pays n’ayant pas encore débutées, l’association ‘’Sauti ya mama mukongomani’’ sensibilise déjà les femmes à s’enrôler dès que les opérations seront lancées, car, c’est le seul moyen qui permettra de participer aux élections comme électrices et comme éligibles. « Les femmes sont sensibilisées et attendent’ », rassure la coordonnatrice de cette plate-forme d’association féminines de l’Est, Nelly Mbangu.
« Nous n’avons pas voté en 2018. Nous ne souhaitons pas être encore exclus pour 2023’ », se plaint Catherine Kavira, fonctionnaire de la ville de Béni dans le Nord-Kivu. Pour elle, la CENI devrait simplement lancer les opérations dans toutes les provinces pour une durée conjointe de 90 jours.
Il sied de rappeler que l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs a démarré le 24 décembre dernier pour la première aire opérationnelle composée des dix provinces, dont : l’Equateur, Kinshasa, Kongo-Central, Kwango, Kwilu, Mai-Ndombe, Mongala, Nord et Sud Ubangi ainsi que Tshuapa. Les Congolais vivant en Afrique du Sud, en France, au Canada et aux Etats-Unis pourront voter en décembre 2023, précise la commission électorale nationale et indépendante.
ACP/KHM/CDN