Kinshasa 22 mars 2022 (ACP).- Des femmes activistes des droits de l’homme, des professionnels des médias et des déléguées des Organisations de la société civile (OSC), ont été informées des effets sexués du changement climatique en RDC, lors d’une table ronde organisée lundi à Kinshasa par l’Union européenne (UE) et l’Ambassade des Pays-Bas, dans le cadre la journée mondiale des forêts, célébrée le 21 mars de chaque année.
Faisant état des lieux sur cette problématique, Mme Catherine Moyamu, enseignante chercheure à l’Université de Kisangani (UNIKIS), a fait savoir que ce sont des cultures rétrogrades qui font que la femme ne soit pas placée à un certain niveau de responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pourtant, a-t-elle souligné, la femme est la première victime de ces changements et peut mieux s’approprier des stratégies pour parvenir à un résultat satisfaisant, avant de plaider pour le financement des projets environnementaux qui est à l’hauteur de 60 % de représentativité féminine.
Décrivant les situations auxquelles sont confrontées les femmes et autres populations vivant dans les milieux ruraux en RDC, la députée nationale et membre de la Commission environnement à l’Assemblée nationale, Adolphine Muley, a indiqué que la femme autochtone n’est pas régulièrement informée de l’impact du réchauffement climatique, pourtant son quotidien est étroitement lié à la forêt et elle vit ces changements tous les jours.
Dans le territoire de Kalehe, a-t-elle dit, des femmes et des filles sont parfois victimes des violences sexuelles parce qu’elles vont à la recherche du bois et de l’eau. Pour elle, la RDC, au delà d’innombrables opportunités qu’elle présente, doit trouver des mécanismes adaptés aux besoins de la communauté nationale et internationale pour endiguer ce défi.
Par ailleurs, la présidente du conseil d’administration de l’ONG « Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI), Julienne Lusenge, a, à cette occasion présenté à l’assistance, un modèle type des initiatives mises en place par le Fonds pour les femmes congolaises (FFC), en faveur de l’autonomisation des femmes face au changement climatique.
Il s’agit notamment de l’installation d’une station à biogaz afin de réduire la consommation de charbon et du bois de chauffage, des ateliers de renforcement des capacités des femmes sur la gestion et recyclage des déchets en agriculture et élevage, la fabrication des foyers améliorés, des boules de braise ainsi que des briquettes.
« Si on donne des services de base dans les villages, il y aura moins de pression sur les forêts. On ne peut pas demander aux femmes de protéger les forêts sans mettre à leur disposition des services qui leur permettent de survivre », a-t-elle martelé.
L’ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Jolke Oppewal, a quant à lui, mis l’accent sur l’importance de l’apport de la femme dans cette lutte et pour l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE), Jean-Marc Châtaigner, le remède efficace à la recherche des solutions contre le changement climatique est l’inclusion de tous, c’est-à-dire, des hommes et des femmes y compris les populations autochtones.
Pour rappel, le thème national pour le mois de mars en RDC est « l’autonomisation des femmes et filles dans le contexte de lutte contre le changement climatique et la réduction des risques des catastrophes ». Le thème au niveau international est « l’égalité des sexes pour un avenir durable ». ACP/