Kinshasa, 15 avril 2024(ACP)- Les organisations des droits des femmes ont été consternées lundi du décès d’une jeune femme malgache succombée par les coups et blessures lui infligées par son mari samedi, à Kinshasa en République démocratique du Congo, a-t-on appris dans un communiqué.
« Nous, organisations des droits des femmes sommes profondément attristées et consternées par le décès tragique de Mme Alisa Khadidja, une jeune femme malgache qui a succombé suite aux coups et blessures infligés par son mari, Moussa Mondo, ancien vice-ministre des Hydrocarbures en RDC », a-t-on lu le communiqué.
« Nous tenons à exprimer notre soutien et notre solidarité envers la famille et le proche de Mme Khadidja dans cette épreuve difficile », a déclaré Grâce Kangundu, coordonnatrice du Réseau des femmes leaders pour l’accès à la parole (RFLAP).
Elle a salué les efforts des services de sécurité pour avoir rapidement appréhendé le présumé meurtrier, avant de souligner que : « nous encourageons les autorités à poursuivre leurs investigations afin d’établir les responsabilités et que le présumé meurtrier réponde de ses actes devant la justice ».
«Nous demandons instamment à la justice d’ouvrir une enquête approfondie sur cette affaire. Le RFLAP rappelle que les actes de violence domestique, tels que celui dont Mme Khadidja aurait été victime, sont fermement condamnés par la loi congolaise. Il est impératif que justice soit rendue et que les coupables soient punis conformément à la loi», a indiqué Mme Ngyke.
Mme Kangundu a, à cette même occasion, interpellé le ministère du Genre, famille et enfant à prendre des mesures urgentes pour prévenir et combattre la violence faite aux femmes. « Il est crucial de renforcer les politiques et dispositifs de protection des femmes en situation de violence », a-t-elle souligné.
Appel à une amplification de la sensibilisation par la société civile
Par ailleurs le RFLAP a lancé un appel pressant aux organisations de la société civile pour une amplification significative des actions de sensibilisation au sein des communautés.
« Il est primordial d’informer et d’éduquer les femmes sur leurs droits afin qu’elles puissent se protéger et demander de l’aide en cas de violence. Car, le RFLAP reste mobilisé dans sa lutte pour l’égalité des sexes et la protection des droits des femmes. Nous continuerons à œuvrer pour un monde où chaque femme peut vivre librement et en sécurité », a-renchéri Mme Kangundu.
Arrestation de l’ancien vice-ministre des Hydrocarbures Moussa Mondo
L’ancien vice-ministre des Hydrocarbures Moussa Mondo a été arrêté dimanche à Kinshasa après le décès de son épouse dans des circonstances troublantes.
« L’épouse de Moussa Mondo, Mme Alissia Khadidja,de nationalité malgache, a été admise en début de week-end dans un hôpital de la capitale congolaise. Elle y avait été transportée après avoir été « victime de coups et blessures », a confié la source, sous couvert d’anonymat.
« L’état de santé de la femme de l’ancien vice-ministre des Hydrocarbures, qui a occupé ses fonctions d’août 2019 à avril 2021, s’est rapidement dégradé, conduisant à son décès. Les détails sur les circonstances exactes de son admission à l’hôpital et les causes de ses blessures n’ont pas encore été révélés », a –t-elle précisé.
Il sied de rappeler que l’arrestation de Moussa Mondo intervient dans un contexte où les autorités congolaises sont de plus en plus déterminées à lutter contre les violences faites aux femmes.
« Il est à noter que cette affaire est encore en cours d’investigation et que la présomption d’innocence prévaut. Cette affaire suscite déjà de vives réactions dans l’opinion publique congolaise, où les appels à la justice et à la protection des femmes se multiplient. La société civile et les organisations de défense des droits humains suivent de près l’évolution de cette affaire et demandent une enquête transparente et impartiale ».
Pour l’heure, Moussa Mondo reste en détention en attendant les résultats de l’enquête. Son avocat n’a pas encore réagi à cette arrestation. ACP/KHM
