Kinshasa, 25 mars 2025 (ACP).- L’invasion rwandaise dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC) compromet la sécurité alimentaire des milliers de Congolais, a affirmé mardi une actrice sociale, lors d’un entretien à Kinshasa.
«L’occupation de quelques localités par les rebelles du M23 et leur soutien rwandais ne fait qu’exacerber les souffrances des populations locales. Cette situation compromet gravement la sécurité alimentaire et les conditions de vie de milliers de Congolais», a déclaré Georgette Bilonda, membre du «Réseau des associations congolaises des jeunes (RAJOC)».
Mme Bilonda, également experte en santé publique et en nutrition, a indiqué qu’une paix durable passe aussi par l’amélioration des conditions de vie des congolais, y compris l’accès à des services de santé, une nourriture saine et l’accès à l’éducation.
A cette occasion, elle a appelé les autorités gouvernementales du pays à renforcer la réponse militaire et diplomatique face à l’occupation des zones stratégiques, ajoutant que la communauté internationale a un rôle clé à jouer pour mettre une pression aux acteurs extérieurs qui soutiennent ces groupes armés et à infliger des sanctions ainsi que des actions diplomatiques cohérentes et efficaces.
Par ailleurs, elle a déploré toute forme de soutien extérieur aux groupes armés et appelle à la réparation des torts faits aux victimes.
«En tant que citoyenne engagée pour le bien-être de mes compatriotes, je ne peux que déplorer toute forme de soutien extérieur aux groupes armés, qu’il soit direct ou indirect », a-t-elle dit. La justice ne doit pas seulement viser à punir les coupables, mais aussi à réparer les torts faits aux victimes, y compris à travers des initiatives de soutien psychologique et social, essentielles pour restaurer la dignité des survivants», a-t-elle noté.
Le manque de cohésion régionale pourrait prolonger la crise dans l’Est
Mme Bilonda a révélé qu’un manque de cohésion régionale pourrait également augmenter les tensions et prolonger la crise dans le Nord et Sud-Kivu.
«Il est important de maintenir un dialogue continu entre les peuples congolais et rwandais, mais aussi entre tous les pays impliqués pour s’assurer que la paix soit réellement viable à long terme», a-t-elle souhaité, tout en soulignant que face à cette situation de crise prolongée dans l’Est, la justice pour les crimes passés est fondamentale pour la réconciliation.
«La justice pour les crimes passés pendant cette période tragique est fondamentale pour la réconciliation. Cette justice doit aussi être juste et impartiale, sans parti pris. La reconnaissance doit également passer par un dialogue ouvert où les deux peuples reconnaissent les souffrances passées tout en construisant un avenir commun», a-t-elle soutenu.
En outre, elle a plaidé pour la mise en place des programmes d’échanges culturel, éducatif et économique, centrés sur la jeunesse en vue de renforcer la paix et la coopération régionale.
Il convient de rappeler que les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame, se sont entretenus en face-à-face le 18 mars dernier au Qatar, sous la médiation de l’Emir, pour tenter de trouver une solution à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC.
Le Réseau des associations congolaises des jeunes (RAJOC) milite pour l’autonomisation des jeunes et l’amélioration de leur bien-être. ACP/UKB