Goma, 06 novembre 2024 (ACP).- Des femmes et jeunes filles déplacées sont livrées à une sexualité incontrôlée voire la prostitution pour leur survie, a alerté mercredi à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu (Est de la République démocratique du Congo), dans un entretien.
«Des femmes et jeunes filles déplacées ayant fui la guerre du M23 soutenu par le Rwanda sont livrées à une sexualité incontrôlée et à la prostitution pour leur survie et celle de leurs familles. Certains hommes immoraux, au lieu d’aider ces femmes et filles déplacées de guerre, ils profitent de leur vulnérabilité pour les abuser sexuellement moyennant de petites sommes d’argent », a déclaré Claudine Serutoke Neema, coordinatrice de l’Organisation de défense des droits de la femme et de l’enfant (ODH).
Elle a dénoncé une pratique de sexe de survie qui semble élire domicile dans plusieurs sites et camps de déplacés au tour de Goma et en territoire de Nyiragongo.
Elle s’est indignée de voir certaines filles déplacées de guerre se laisser exploiter sexuellement moyennant 5.000 ou même 3.000 Franc congolais juste pour avoir à manger pour leurs enfants.
De son côté, Mme Claudine Serutoke Neema, coordinatrice de l’ASBL « Conseil pour la protection et la promotion de la femme et l’enfant (CPPFE) » a relevé les risques énormes que courent ces filles et femmes déplacées victimes de la guerre, à cause des modiques sommes d’argent leur proposées par leurs partenaires occasionnels.
Elle a plaidé pour l’encadrement de ces nécessiteuses afin de les imprégner des conséquences néfastes qui peuvent découler de cette pratique, dont les grossesses indésirables et des maladies sexuellement transmissibles.
«La solution c’est d’occuper ces filles et femmes déplacées avec des activités génératrices de revenus (AGR). Nous plaidons pour que le gouvernement et ses partenaires voient comment créer de petits commerces au bénéfice de ces compatriotes déplacés pour qu’ils puissent subvenir eux-mêmes à leurs besoins. Parmi eux, il y a des femmes et filles qui ont des talents, Elles doivent être occupées pour lutter contre cette pratique d’exploitation sexuelle », a souligné Mme Claudine Serutoke Neema.
À cause de la pratique de l’exploitation sexuelle dans les sites et camps de déplacés de guerre, plusieurs filles déplacées sont devenues des filles mères précocement, une situation à la base de la détérioration de leur vie dans les camps.
ACP/UKB