Goma, 07 février 2024(ACP).- Environ 5 % des femmes, dans le contexte des conflits armés, subissent des mutilations génitales comme arme de guerre dans la province du Nord-Kivu (Est de la République démocratique du Congo), a-t-on appris, mardi, dans un entretien.
« Notre grande désolation est de constater, depuis quelques années, avec la prolifération de plusieurs groupes armés dans le contexte des conflits au Nord-Kivu, qu’environ 5% (chiffre de l’OMS), ont subi des mutilations génitales qui ont été utilisées comme arme de geurre dans la cité de Mweso, en territoire de Masisi », a déclaré Elisabeth Mishika, présidente de la Dynamique pour la santé de la femme.
« Je loue ici le courage de quelques femmes que j’ai eu à accompagner au cours de ma carrière, qui vivent dans des souffrances indescriptibles et les combats qu’elles mènent chaque jour, afin de survivre avec de telles blessures physiques et psychologiques dans l’opprobre, l’isolement et la pauvreté », a-t-elle ajouté.
Elisabeth Mishika, également spécialiste en santé publique, a, à cette occasion, salué l’engagement du gouvernement congolais, des ONG, notamment l’Unfpa et l’Unicef, qui multiplient, ces quatre dernières années dans cette partie du pays, des campagnes de sensibilisation, en vue de lutter contre les mutilations génitales féminines.
Importance de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines (IT)
« La Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines célébrée le 12 février de chaque année, a toujours été d’une importance capitale pour moi et toutes ces femmes qui souffrent dans les milieux en guerre dans les territoires de Masisi et Rutshuru. Elle est une occasion pour dénoncer les pratiques qui violent notamment les droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes ainsi que le droit à la sécurité et à l’intégralité physique », a dit le Dr Elisabeth Mishika.
Pour elle, la mutilation génitale est l’ablation totale ou partielle des organes génitaux externes. La RDC étant en prédominance à ethnies bantous, cette pratique n’y est pas très répandue, contrairement aux autres pays africains qui pratiquent l’excision, qui est aussi une forme de mutilations génitales, en vertu de leurs us et coutumes.
Cet entretien a été accordé à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines, célébrée cette année sous le thème « tolérance zéro contre les mutilations génitales».ACP/